— C’est vrai, mais l'Etat français ne donne
pas davantage à ses rentiers. Les créanciers de
la Russie ne peuvent tout même pas être plus
avantagés que les créanciers de la France. n’est-
il pas vrai ?
— Soixante et un an, c’est bicn long, dis-je.
-— C’est le délai que nous demandons nous-
mêmes à nos créanciers anglais ct américains.
Prélendrez-vous que la solvabilité des Soviets
scrait supérieure à celle de la France ?
— En somme, l’opération peut se résumer
ainsi : L'Etat français accorde aux Soviets une
garantie qui ne lui coûte rien, et où il ne risque
rien. Moyennant quoi, il obtient pour les petits
porteurs un revenu égal à celui des rentes fran-
çaises, et pour ses industriels 3 milliards de
commandes. Sans risquer un centime, il recons-
litue une partie de son épargne et aide son
incustrie à surmonter la crise des affaires.
panse les blessures du passé et prépare l'essor
de l’avenir.
— Voilà l’œuvre de la Conférence franco-
soviétique, conclut le haut fonctionnaire.
Et comme nous nous taisions :
— Pour moi, ajouta-t-il, je pense que
Jamais, quelles que soient les circonstances,
Nnus ne pourrons obtenir davantage. J’estime
que les hommes qui ont établi ce plan sont de
bons Français et méritaient mieux que de voir
12