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Son directeur est vice-président du Syndicat patro-
nal de la Métallurgie et président du Conseil des
Prud’honmimes.
Voici les déclarations qu’il nous a faites :
— Je suis fils de mes œuvres. Il a fallu que je
lutte pendant quarante années pour parvenir à la
situation que j'occupe aujourd’hui dans le monde
patronal. Mon père était un ouvrier. Jeune homme,
je quittais le logis de mes parents peu après quatre,
heures du matin pour le réinfégrer vers sept heures
du soir, Je sais donc quelles étaient les peines des
travailleurs d’autrefois. Partant de là, vous com-
prendrez aisément mon état d’esprit.
« Pourtant, j'estime que la journée de huit heu-
res a été appliquée trop brusquement.
« En 1919, le Parlement, impressionné par la
force du mouvement syndical, a décidé une appli-
cation trop immédiate de là réforme qu’il votait. »
M. Dulong a poursuivi -
— Pour ma part, je n’ai jamais combattu la
journée de huit heures. Je dois même dire, en toute
sincérité, que mes craintes d’il y a huit ans ne se
sont pas réalisées. La limitation du temps de tra-
vail à quarante-huit heures par semaine n’a pas
amené le cataclysme que certains redoutaient.
Le vice-président du Syndicat patronal toulousain
de la Métallurgie, au cours de la conversation qui
a suivi, a reparlé de ce qu’il appelle l’application
« brusquée » de la loi du 23 avril 1919.
— Cette loi, a-t-il dit, devait être votée, mais
avec certaines modalités d’application. Plusieurs
étapes s’imposaient avant que la réforme atteigne
son plein effet. :