serait SA
ouvrière « dans ce but seul de conjurer une crise
révolutionnaire ». ;
Il est exact que l'ex-directeur de la Vie Ouvrière
a prononcé les paroles regrettables qu’on lui prête.
Mais elles n’ont jamais été approuvées par l’im-
mense majorité des organisations syndicales. Elles
doivent être laissées pour compte à leur auteur et à
ses amis d’antan.
Un autre grief fait au texte du 23 avril 1919,
c’est d’avoir placé la France dans un état d’infé-
riorité réel vis-à-vis des différentes nations indus-
trielles.
On ajoute :
« Il n’y a aucune raison de persister à appliquer
des dispositions législatives qui nuisent à la pro-
duction et au relèvement économique: »
Les chiffres se mettent de la partie.
M. Josse — il est orfèvre et colonel — ne craint
pas d’évaluer à cinq ou six milliards la perte
annuelle que la loi de 1919 cause à la Nation.
M. de Dion — député et grand industriel — fixe
à 824 millions et plus le chiffre des heures de tra-
vail « sacrifiées », pendant une période de douze
mois, par la faute de la réforme sociale.
M. Japy — sénateur et patron — a tenu à la tri-
bune du Sénat ces propos inimaginables :
— À qui cette loi de huil heures a-t-elle profité ?
Il faut le dire franchement : aux débitants de bois-
sons. Lorsque l’ouvrier sortait autrefois à six heures
ou sir heures et demie de son travail il rentrait