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d’une diminution dans la production : or, celle-là
n’implique pas nécessairement celle-ci.
D'abord, si le nombre des travailleurs est aug-
menté, il est clair que la diminution du rendement
individuel se trouvera compensée par l’acctoisse-
ment du personnel. C’est généralement le cas. C’est
ainsi que dans les mines de charbon, quoique le
rendement par ouvrier ait- fortement diminué
870 kilos par jour en rg13, 547 en 1923), la pro-
duction totale est restée à peu près la même (40 mil-
lions de tonnes en 1913, 38 millions et demi en
1923). Mais pourquoi? Parce que le nombre d’ou-
vriers a élé augmenté de 25 % (146.000 en 1913,
183.000 en 1923).
D'autre part, le travail manuel n’est pas le seul
[acteur de la production : il y a la façon d’organiser
ce travail, de le compléter ou de le suppléer par des
machines. Et il est très possible que ces divers fac-
leurs puissent donner un accroissement de rende-
ment qui compensera la diminution du rendement
du travail. Et. ceci, en effet, se réalise souvent. La
réduction de la journée de travail agit sur le patron
de la même façon que la hausse des salaires ou que
les grèves : elle lui donne un coup de fouet qui le
force à se remuer et à s’évertuer. Mais, remarquez
alors qu’en proclamant que la réduction de la jour-
née de travail ne portera aucun dommage à la pro-
duction, les ouvriers et les syndicats font simple-
ment un acte de foi dans les capacités des patrons et
capitalistes. Cela revient à dire : ils sauront bien se
débrouiller!
En effet, ils y réussissent le plus souvent. Mais ce
n’est pas généralement sans augmenter les frais de
production, provisoirement du moins. Que la
réduction de la journée de travail se trouve com-