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pensée par un accroissement du nombre des
ouvriers ou par une augmentation du capital fixe,
dans l’un et l’autre cas, la dépense devra être aug-
mentée pour maintenir la même production. Et il
est à craindre que cette augmentation du coût de la
production ne se répercute sous forme de hausse
des prix sur tous les consommateurs, y compris,
bien entendu, tous les salariés.
CE
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Je ne voudrais pas que les considérations que je
viens d’exposer pussent faire croire que je veux
fournir des armes aux adversaires de la loi de huit
heures. J'ai dit au début de ma réponse que je
m'associe à ceux qui la défendent, parce que j’y
vois des avantages d'ordre social et moral qui l’em-
portent sur les risques économiques. Mais je crois
que ses défenseurs seraient en meilleure posture s’ils
reconnaissaient franchement et courageusement que
la réduction de la journée de travail implique une
diminution de la production, pour autant qu’elle
n’est pas compensée par l’action de quelque autre
facteur économique. Ceci admis, les ouvriers ont
parfaitement le droit de dire : « Même si la réduc-
tion de la journée de travail devait déterminer un
accroissement dans le coût de la production et dans
le-coût de la vie, nous estimons. qu’elle ne serait
pas payée trop cher à ce prix. »