LA PRODUCTION ET LES HUIT HEURES
donné le gain de vingt minutes réalisés sur les
temps perdus, la diminution n’a été que de 8 % en
chiffre rond. »
Les secrétaires de la Fédération des Métaux esti-
ment, qu’un développement intelligent de l’outil-
Jage, ainsi qu’une meilleure organisation du travail
péuvent combler, ct bien au delà, ce prétendu dé-
fieit de 8 % dans le rendement journalier.
Hs en veulent pour preuve la déclaration qui nous
a été faite par M. Lévy, directeur du chantier naval
de Saint-Nazaire-Penhoët :
— La production a augmenté là où nous avons
fait un effort en ce qui concerne l’outillage…
Mais voici un autre témoignage, celui de M. Du-
imnis, directeur des Forges et Aciéries de Firminv.
Il date du mois d’octobre 1919 :
— Depuis l'application des huit heures dans nos
usines, non seulement la production n’a pas dimi-
nué, mais elle a augmenté pour certaines fabrica
tions.
Voici, enfin, une confirmation de ce qui précède :
—— À Jœuf (usines de Wendel), deux équipes de
douze heures produisaient au train à fil 120 tonnes
par jour.
« Trois équipes de huit heures sont arrivées à
produire 180 tonnes… |
« Conclusion : non seulement la troisième équipe
ne coûte rien à l’entreprise. mais les trois-huit lui
rapportent. »
Les secrétaires fédéraux des Métaux affirment que
de nombreux exemples pourraient être ajoutés à
ceux donnés ci-dessus qui montreraient que le déve-
loppement de la production est beaucoup moins
fonction de la durée du travail que de l’organisation
industrielle des entreprises.