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— Notre métier, a-t-il dit, est un terrain d’expé-
rience toul à fait concluant. Or, la journée de huit
heures nous a apporté un supplément de produc-
tion sur celle de dix heures.
Devinant la surprise heureuse que nous causail
une déclaration aussi nelte de sa part, l’industriel
roubaisien a précisé :
— ll faut le dire sans peur, le nouveau texte sur
la durée du travail nous a amenés à abandonner
les procédés routiniers, les moyens empiriques de
l’avant-guerre pour les nouvelles méthodes de pro-
duction.
« Nous nous sommes inspirés de ce qui avait été
réalisé aux Etats-Unis,
« Certains disaient : « Vous allez faire fausse
« route. Etant donné l’esprit individualiste des
« Français, jamais vous ne parviendrez à atteindre
« la supériorité des industries américaines. » Les
pessimistes se trompaient. Nous sommes arrivés à
une augmentation de production ; le travailleur de
chez nous est souple et sait faire preuve d’une dis-
cipline intelligente et raisonnée. »
M. Georges Selliez estinie que dans l’industrie
textile, où la femme trouve particulièrement à
s'employer, la semaine de 48 heures, avec repos
du samedi après-midi, doit être appliquée,
La demi-journée supplémentaire de liberté donne
à l’ouvrière le temps de mettre un peu d’ordre
dans son ménage, de laver le linge de la famille,
de s'occuper un- peu plus des enfants.