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DEUXIÈME PARTIE.
qu’un détail secondaire dans le majestueux en
semble d’une œuvre de géants.
L’Angleterre a eu son papier-monnaie; mais
sait-on dans quelle quotité? A l’époque meme où
les assignats russes se multiplièrent par milliards,
les billets à cours forcé de la Banque de Londres
ne dépassèrent le chiffre de 20 millions sterling
(500 millions de francs) qu’en 1810, et ils n’ont
jamais atteint 28 millions sterling (700 millions
de francs) jusqu’au moment de la reprise des paye
ments en 1822. Cependant les mécaniques an
glaises, grâce au génie de Watt et d’Arkwright,
filaient de l’or. Où se trouvent donc les nouvelles
et abondantes sources de la richesse en Russie pour
faire équilibre è la masse écrasante du papier-
monnaie ? Il est vrai que le Journal de Saint-Pé
tersbourg nous rassure. « Les richesses nationales
de la Kussie sont, dit-il, toutes proportions gar
dées, équivalentes à celles des pays les plus favorisés.
La seule différence réelle, c'est que ces richesses
n'ont pas acquis le même degré d'exploitation, de
développement et surtout d'imposition.» En d’autres
termes, la seule différence réelle, c’est que ces ri
chesses n’existent pas, car que sont elles k l’état
brut, quand le génie de l’homme ne les a pas en
core fécondées, quand elles ne sont ni exploitées,
ni développées? A ce titre, les contrées les plus
riches seraient les déserts du nouveau monde. Il