CONCLUSION.
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branche attire les intelligences qui s’y adaptent le mieux;
les arts et les industries se spécialisent de même. Il
semble que le travail de la civilisation doive redoubler
d’activité et de fécondité, mais les obstacles qui l’entra-
v¿üent se sont multipliés de leur côté. L’atelier du pro
grès s’est agrandi, soit! les matériaux qui l’alimentent
sont devenus plus abondants et plus variés, les ouvriers
qui mettent ces matériaux en œuvre sont mieux pour
vus de capitaux; ils ont acquis plus d’habileté et leurs
méthodes sont plus sûres ; mais leur industrie est à l’in
dex. Ces mêmes dieux, qui la patronaient jadis, se sont
retournés contre elle. Les classes dominantes conservent
avec un soin jaloux les institutions qui assurent leur do
mination, et elles considèrent comme un sacrilège tout
changement qu’un esprit d’innovation impie et téméraire
tenterait d’apporter à ces institutions d’origine divine. On
ne peut les changer qu’aprôs avoir détrôné les divinités
dont elles sont l’œuvre, et voilà pourquoi, dans cette
phase de la civilisation, toute réforme politique et so
ciale procède d’une révolution religieuse. Mais cette révo
lution ne s’accomplit point sans lutte; les dieux établis se
défendent; parfois des siècles s’écoulent avant que l’es
prit de progrès ne réussisse à renverser ces idoles suran
nées et à mettre à leur place un dieu nouveau révékiteur
d’une loi nouvelle, moins grossière, plus saine et mieux
adaptée à la condition actuelle des hommes et des choses.
Dans les régions inférieures, les corporations industrielles,
instituées à l’imitation et sur le modèle des corporations
politiques et religieuses, n’opposent pas au progrès de
moindres obstacles. Partout, non seulement les lois et les
coutumes, mais les procédés mêmes de la production et
les habitudes de la consomnuition sont comme ftgés dans
le moule qu’il a plu à une sagesse surhiimaine de fa
çonner à l’usage de l’homme.