Full text: Le commerce français à Madagascar au XVII. siècle

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Henri Fi'oidevaux 
le long du rivage occidental de l’tle de Saint-Laurent, le canal 
de Mozambique. 
Qu’il en ait été de même des marins du Corbin et du Croissant, 
les deux navires envoyés à Sumatra en 1602 par la Compagnie 
marchande de Laval, de Saint-Malo et de Vitré, il serait 
inexact de le dire. Durant leur relâche de trois mois dans la 
haie de Saint-Augustin, en effet, les équipages des bâtiments 
placés sous le commandement du sire Protêt de la Bardelière 
n’ont, cessé de pratiquer cette forme de commerce qu’est le troc, 
échangeant contre des couteaux, des verroteries et des objets d’une 
valeur insignifiante les têtes de bétail dont ils avaient besoin pour 
leur nourriture et pour l’approvisionnement des deux vaisseaux x ). 
De même encore ont agi, une quinzaine d’années plus tard, les 
compagnons du «général» Augustin de Beaulieu, le commandant 
de la «flotte de Montmorency», qui, beaucoup moins longtemps 
que le Croissant et le Corbin, s’arrêtèrent à la baie de Saint- 
Augustin avant d’entreprendre de gagner Bantam en traversant 
l’Océan Indien 1 2 ). Les relations de François Pyrard de Laval 
et de François Martin de Vitré, puis celle d’AuousTiN de 
Beaulieu sont très explicites et fournissent la preuve que, dans 
les deux cas, le ravitaillement des navires a été le seul souci 
1) «Durant nostre séjour en ce lieu, dit François Martin de Vitré, nous 
eusmes grande quantité de Beufs, Moutons, volailles et autres rafraichise- 
ments, le tout en trocque de peu de chosses, comme seroit des cuillers de 
cuivre, jettons et autres chosse de peu de valleur» (Description du premier 
voyage faict aux Indes Orientales . . ., p. 22; cf. p. 21 et 80). — «Pour 
un getton, ou pour une cuillier d’estain et autres choses de peu de valeur, 
rapporte de son côté François Pyrard de Laval, nous avions un bœuf ou 
un mouton» (Discours du Voyage des François aux Indes Orientales . . . ; 
Paris, 1611, p. 22). 
2) La baie de Saint-Augustin «abonde en très grande quantité de bestail, 
spécialement de bœufs et moutons ; beaucoup de poulies que nous avions pour 
chose de peu d’importance ; en sorte que pour la valeur d’un sou nous recou 
vrions deux ou trois moutons qui sont très grands, et un bœuf pour la valeur 
de dix soûls» (Fragment d’Augustin de Beaulieu, cité dans un mémoire qu’on 
doit dater de 1631—1632. Bibl. Nat., mss. Fr. 4826, fol. 40). Cf. les détails fournis 
par le même auteur dans ses Mémoires du voyage aux Indes Orientales, 
p. 16—19 (Thévenot, Recueil de divers voyages curieux, t. 1, seconde partie, 
p. 1—128).
	        
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