Full text: Le commerce français à Madagascar au XVII. siècle

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Henri Froidevaux 
leur connaissance des sérieuses difficultés (courants, récifs) que 
présente pour des bâtiments à voiles la navigation du canal de 
Mozambique le long de la côte occidentale de Madagascar 1 ). Peut- 
être aussi, le fait que les Hollandais et les Anglais avaient coutume 
d’y faire relâche et la crainte d’avoir à subir de la part des premiers, 
jaloux de garder pour eux, autant que possible, le commerce des 
Indes, de la part des seconds, avec lesquels la France s’est trouvée 
en guerre de 1627 à 1631, des agressions auxquelles il leur eût 
été impossible de résister, ont-ils contribué à écarter de la baie 
de Saint-Augustin les navires marchands partis des ports normands. 
Quoiqu’il en soit, ce n’est pas sur la côte sud-occidentale, mais 
sur la côte sud-orientale de l’île de Saint-Laurent que nos marins 
vont bientôt relâcher de préférence. Sans doute ils apprécient 
comme il convient la situation de l’île de Sainte-Marie, la valeur 
du mouillage et les ressources multiples des bords de la baie 
plus septentrionale d’Anton gil %) ; mais ils s’arrêtent encore plus 
volontiers à la baie de Sainte-Luce, «le port où abordent les 
François» de la carte de François Cauche 3 ). Là, selon toute 
vraisemblance, ont relâché en 1636 ou 1637 le capitaine Gilles 
de Regiinon au retour d’un voyage dans la mer Rouge 4 ) et le 
1) Dès le mois de février 1002, le Malouin de la Bardelière voyant le 
Croissant et le Corbin s’engager dans le canal de Mozambique, «incontinent . . . 
commanda de ressortir du dedans [de Madagascar] et de retourner par la 
coste de dehors, pour ce qu’il craignoit ne pouvoir passer à cause des vents 
contraries qui s’y trouvent ordinairement en la saison où nous estions pour 
lors» {Voyage de François Pgrard de Laval, éd. de 1615, t. 1, p. 37). 
2) Ainsi s’explique que des Dieppois aient voulu dès 1632 coloniser l’ile 
de Sainte-Marie (A. et G. Grandidier, Collection des Ouvrages anciens 
concernant Madagascar, t. II, p. 436—437), et que Prony ait débuté, avant 
de s’établir k Sainte-Luce, par prendre possession de la baie d’Antongil «au 
nom de Sa Majesté Tres-Chrestienne» dès l’année 1642 (Flacourt, Histoire 
de la grande Isle Madagascar, éd. de 1658, p. 194). 
3) Dans les Relations véritables et curieuses de l’isle de Madagascar 
et du Brésil . . . (à Paris, chez Augustin Courbé, 1651, in-4). Cf. la planche 
14 A de l’Atlas accompagnant VHistoire de la Géographie de Madagascar, 
de M. Alfred Grandidier. 
4) Flacourt {Histoire de la grande Isle Madagascar, éd. de 1658, 
p. 36) ne le dit pas précisément, mais le donne à entendre quand il raconte 
l’histoire d’un naufragé français refugié dans l’Anosy, qui prit passage & 
cette date sur le navire de Régimon.
	        
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