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BYZANCE ET STAMBOUL.
IV. — l’empire OTTOMAN
Ses ennemis. — L’apogée de la puissance ottomane (xvi® siècle). —
Les conquêtes de Sélim en Asie (1512-1520).— Soliman le Magni
fique : Belgrade, Rhodes. — Barberousse en Algérie. — L’alliance
française. — Les Ottomans en Hongrie, à Bude, devant Vienne.
— Extrême extension de leur empire.
Caractères de la domination ottomane. — Vainqueurs et vaincus. —
Les autonomies locales. — L’Islam dans l’Inde. — Les Grands
Mongols de Delhi. — Les Portugais sur les côtes de l’Inde.
La décadence ottomane. — La bataille de Lépaute (1571;. — Traité
de Sitvatorok (1606).— Premières résistances des sujets chrétiens.
— La Russie : les Romanof. — Décadence des Grands Mongols :
les Européens dans l’Inde.
I. — L’Empire byzantin.
L’histoire du passé est nécessaire à l’intelligence du pré
sent, et il faut prendre d’abord, à travers le moyen âge et
les temps modernes, les différents acteurs du drame, pour
les produire à leur rang, sur la scène où se traite la question
d’Orient. Aussi bien, on constatera que, si l’histoire ne se
recommence pas, elle offre pourtant parfois, entre des
périodes très éloignées, de frappantes analogies.
En 395, à la mort de Théodose le Grand, l’empire romain
fut partagé entre ses deux fils. Le plus jeune, Honorius, eut
l’Occident ; l’aîné, Arcadius, eut l’Orient et Constantinople.
L’empire d’Occident fut, en moins d’un siècle, détruit par
les Barbares. L’empire d’Orient ne fut pas nonplus à l’abri
des invasions; les Wisigoths d’Alaric le pillèrent du
nord au sud, du Danube à la Grèce. Mais il survécut à la
tourmente ; et même, au vi® siècle, au temps de la grandeur
des Francs Mérovingiens sous Clovis et ses successeurs, et
de la grandeur des Ostrogoths sous Théodoric, Justinien
régna encore sur un très vaste territoire. Il enleva la Dal-
matie et l’Italie aux Ostrogoths, l’Afrique aux Vandales, la
côte orientale de l’Espagne aux Wisigoths, contribua ainsi
plus que Clovis à la destruction de l’arianisme, et refit de
la Méditerranée un lac romain. Son nom fut grand entre
tous ceux des empereurs d’Orient, et si son gouvernement
fut troublé par des révolutions, par les luttes du cirque, si
les dissensions religieuses divisèrent les Grecs en sectes
acharnées les unes contre les autres et contre l’empereur
même, ces petites querelles firent peu de bruit dans le grand
fracas des victoires de Bélisaire et de Narsès.