Full text: La question d'Orient depuis ses origines jusqu' à nos jours

L’EMPIRE BYZANTIN. 
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Justinien eut cependant de redoutables voisins contre 
lesquels il soutint des guerres moins glorieuses. Les Huns, 
établis, depuis la mort d’Attila, sur les bords du Danube 
moyen, pillèrent la Thrace en 540 et pénétrèrent jusqu en 
Grèce; Bélisaire eut à défendre Constantinople contre leurs 
attaques. Mais ce n’étaient là que des envahisseurs de 
passage, presque aussitôt disparus ; il ne fut bientôt plus 
question des Huns, et leurs héritiers dans la vallée du Da 
nube, les Avars, terribles à l’Allemagne, le furent moins à 
l’empire d’Orient. Les Slaves furent pour Constantinople 
un danger plirs durable. 
Arrivés sur les bords du Danube à la suite des Germains, 
Wisigoths, Ostrogoths, continuellement pressés par les 
grandes migrations des peuples de l’Asie, les Slaves avaient 
de bonne heure franchi le fleuve. Les Bulgares, peuple fin 
nois, qui se mêlèrent aux Slaves des Balkans et leur don 
nèrent leur nom, comme les Francs aux Gallo-Romains, 
pillèrent l’Illyrie en 534, vinrent aussi en Thrace, et Béli 
saire dut faire construire, pour les contenir, une ligne de 
forteresses sur les bords du Danube, consolider le mur 
d’Anastase pour couper la presqu’île même de Constanti 
nople. Ces précautions ne devaient pas suffire à protéger 
tout l’empire ; mais jamais les Slaves n’ont réussi à appro 
cher la grande cité de plus près : depuis treize siècles, ils 
en battent les murailles d’un assaut toujours vain. 
En Asie, les Sassanides, maîtres de l’empire perse de 
puis le III® siècle, eurent en ce temps des rois habiles et am 
bitieux. Chosroès I*® disputa à Justinien la domination du 
pays montagneux des Lazes ou de l’Arménie, de religion 
chrétienne. Il en résulta de longues guerres; les armées des 
Perses ravagèrent plusieurs fois la Syrie, prirent Antioche. 
En 561, l’empereur se décida à un traité assez peu hono 
rable: Chosroès lui laissa l’Arménie, mais Justinien paya 
un tribut annuel. 
Après Justinien, de nombreuses révolutions affaiblirent 
encore l’empire d’Orient. Sous Justin II, les Lombards enva 
hirent l’Italie. Maurice contint au nord les Slaves et les 
Avars, battit Chosroès IL Mais Phocas, le meurtrier de 
Maurice, assista et consentit sans honte à de graves dé 
faites : il laissa la papauté, sous Grégoire le Grand, 
échapper à son autorité ; il signa avec les Avars une paix 
humiliante ; il laissa les Perses prendre Damas, enlever à 
Jérusalem le bois de la vraie croix, piller l’Asie mineure
	        
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