L’ÉVOLUTION JAPONAISE DANS SES RAPPORTS AVEC L'ÉTRANGER 19 caractère spécial aux mouvements de la vie économique japonaise et de la politique économique japonaise. La politique économique japonaise, qui est dominée par la tyran- nie de ces deux erreurs fondamentales, accuse, dans son évolution de 1868 à 1925, une répétition de cyclicité d'erreurs dont on peut constater la succession avec l'exactitude et la clarté qui sont le propre d’une expérience de laboratoire. Cuaprrre IV La cyclicité caractéristique de la vie économique japonaise. Deux erreurs fondamentales, ai-je dit, gouvernent la vie écono- mique et politique du Japon, erreurs dont l’influence se traduit nécessairement par des mouvements de nature cyclique. Il me reste à démontrer, par des exemples concrets, la vérité de cette affirma- ton. °. Que chaque changement, soit au dedans, soit au dehors, ait été favorablement accueilli au Japon, le fait s'explique par cela même que pendant la seconde partie du dix-neuvième siècle chaque chan- gement a exercé une action bienfaisante sur l’activité économique du pays. La mentalité populaire qui caractérise le Japon, et qui s'est créée, développée sous ces influences, peut être illustrée par deux exemples : le premier, c’est l’état d’esprit général à la veille de l'ouverture du Parlement, en 1890; le second, beaucoup plus récent. c’est l'introduction du suffrage universel. Si je disais que l'ouverture du Parlement fut d’autant mieux accueillie auprès de la plus grande partie du peuple, qu’elle annon- çait des temps heureux pour la vie économique, d’après l'opinion générale, un étranger en rirait. Et pourtant, c’est la stricte vérité. Durant la période de dépression, de 1882 à 1885, presque toutes les classes du peuple trouvaient un réconfort dans la pensée qu’en 1890 le Parlement serait ouvert, et qu’à la suite de cet événement une période de hausse et de bon temps au point de vue économique S’ouvrirait. Contrairement à ces espérances, l’année 1890 vit éclater une crise. Toutefois, immédiatement avant et après cette année, il régnait une conjoncture favorable. L'ouverture du Parlement avait comblé l’attente du peuple, et produit, au point de vue économique, un bon résultat. Voici com- ment : le peuple qui, au début, avait pris au sérieux le Parlement y envoya, dans la plupart des cas, des députés pleins-de zèle et fidèles à leur devoir; malheureusement, il n’en a pas été de même par la suite. Les membres du Parlement ainsi choisis firent fronf