13; -— des frais. Il fait partie des «valeurs » dont la société doit faire l'avance, pour qu’il soit possible de faire pousser la récolte. De ce point de vue, il rentre dans la catégorie des frais techniques, comme le coût des semences, engrais, etc. Il est essentiel. Les loyers, les impôts ou l’intérêt ne le sont pas dans la même mesure. Le fait que le loyer d’un champ n’a pas été payé, que le percepteur n’a pas touché un impôt ou que le fermier a fait faillite, n’empêchera pas le blé de pousser. Mais, d’autre part, il est incontestable que, dans des conditions normales, le salaire payé à la main-d’œuvre est également un revenu. La conception la plus large et peut-être la plus scientifique du rendement nel consiste à grouper tous les facteurs ayant contribué d’une manière quelconque à la production agricole. On trouve alors, à l’une des extrémités de l’échelle, la collectivité qui fournit les routes, assure le transport, etc, et à son autre extrémité le travailleur agricole. A ces deux conceptions du travail (le travail considéré comme un élément des frais ou comme un revenu) correspondent deux séries de pourcentages: les pourcentages du coût du travail dans le total des frais et les pourcentages du revenu du travail dans le revenu total. Quelques pays possèdent uniquement l’une de ces séries, d’autres possèdent les deux. Etant donné que quelques-uns des grands pays producteurs ont pour méthode de calculer uniquement la répartition du revenu (rendement net), il ne nous a pas été possible de limiter notre mémoire aux pourcentages des frais. Le Bureau international du Travail s’est efforcé d’indiquer exactement, dans les limites que lui traçait le cadre du présent rapport, la combinaison d’éléments adoptée par chaque autorité pour obtenir le coût total ou le revenu total. Le diagramme ci-joint permettra peut-être de se faire une idée plus claire du grand nombre de combinaisons qui peuvent se présenter. Nous n'avons malheureuse- ment pas pu ramener toutes les données à une base unique, et c’est là précisément la principale difficulté que rencontre l’établissement des comparaisons interna- tionales. IV. DÉFINITION DES FRAIS — PRODUITS CONSOMMÉS SUR PLACE Les différents éléments que nous avons mentionnés ont pour point de départ la production brute et les frais annuels bruts. Cette affirmation pourrait difficile- ment être contestée. Par contre, une grave difficulté surgit immédiatement en relation avec la question de savoir si la production brute et les frais doivent com- prendre uniquement les produits achetés et vendus par la ferme ! ou s’ils doivent ! La consommation des personnes qui vivent à la ferme est considérée à juste titre comme faisant partie des produits achetés et vendus. En effet, les produits consommés de cette manière quittent la ferme et sont aussi perdus pour elle que s’ils étaient vendus sur le marché. On pourrait excepter de cette règle les produits consommés par les membres de la famille du fermier qui donnent leur main-d'œuvre à la ferme et considérer que ces produits font partie de leur rémunération (de même que la pension d’un domestique habitant la ferme fait partie de son salaire). Toutefois, cette distinction est trop subtile pour être observée en pratique lorsqu’on établit le compte des frais et, de manière générale, la consommation totale des personnes habitant la ferme est considérée comme une unité.