là D’autres questions se poseraient encore si l’on voulait analyser le problème sous tous ses différents aspects; on pourrait se demander, par exemple, si l’entretien de la famille du fermier doit être porté au coût de la culture ou au profit 1. VIL CONCLUSIONS Après avoir insisté, comme nous l’avons fait, sur le caractère approximatif des calculs ayant pour objet de déterminer la part du coût ou de la valeur du travail agricole dans le coût total ou dans la valeur totale, il pourra sembler hardi de vouloir tirer des conclusions des résultats obtenus. Il est certain que les compa- raisons internationales paraîtront risquées aussi longtemps que les informations disponibles ne seront pas plus complètes. Par contre, les données nationales font ressortir certains points qui peuvent être exposés en quelques mots. Le coût du travail est incontestablement un élément important du coût de la production agricole. Il est difficile de citer des moyennes en présence de tant de chiffres différents. On peut dire cependant que la proportion de 40% du coût total se rencontre fréquemment dans le cas des fermes d'agriculture et d’élevage. Pour les exploitations où prédominent les pâturages ou l'élevage, la proportion est moins élevée et descend parfois au-dessous de 20% ; pour certaines formes de culture extrêmement intensive (culture du citronnier en Italie), elle dépasse quel- quefois 60%. Mais, d’autre part, ce chiffre de 60% a été atteint également dans des régions à sol pauvre où les récoltes sont médiocres (dans la Suède septentrionale, par exemple), du fait que la main-d'œuvre constitue alors le principal apport du producteur à la culture. On peut donc dire que le coût du travail ne dépasse que rarement la moitié du coût de la production agricole, mais qu'il est en général supérieur au tiers de ce coût. En dépit du fait que le rapport entre le terrain, le capital et le travail varie constamment (nous avons signalé ces variations au début de notre introduction), le coût du travail ne paraît pas varier considérablement d’une année à l’autre. Ses modifications ne sont pas assez rapides pour provoquer une désorganisation immédiate de l’industrie agricole. En fait, un fermier ne peut jamais engager et congédier ses ouvriers comme bon lui semble. Indépendamment de considérations d’ordre humanitaire, la main-d'œuvre agricole est en général domiciliée dans son voisinage, et fréquemment sur du terrain qui lui appartient. En outre, le nombre des travailleurs agricoles est en général limité, de sorte que le fermier éprouve certaines difficultés à s’en procurer et répugne à les congédier. En fait, le problème d’un marché du travail élastique entièrement adapté aux besoins de l’agriculture n’a jamais été résolu. Il est probable que, du point de vue strictement économique, les fluctuations annuelles du coût de la main-d’œuvre devraient être beaucoup plus importantes qu’elles ne le sont en réalité. ! Il est important de noter que plusieurs pays, comme l’Italie et les Pays-Bas, ont complètement exclu la valeur du travail familial.