=) En dehors de ses fluctuations annuelles immédiates, le coût moyen du travail peut accuser un mouvement général. Il est incontestable que, dans un certain nombre de pays, les salaires accusent, de manière générale, un léger mouvement de hausse. Mais cette hausse ne signifie absolument pas que l’augmentation du coût du travail soit supérieure à celle des autres dépenses du fermier. À notre avis, les données réunies jusqu’ici ne sont pas suffisamment probantes pour qu’il soit permis d’affirmer que la part du coût du travail dans le coût total de la pro- duction a subi une modification générale. Il est certainement très loin d’être prouvé que la hausse du coût du travail agricole des dernières années ait été tout à fait disproportionnée à celle des autres éléments de dépenses. La question du coût relatif du travail dans les grandes et petites fermes soulève des observations intéressantes et vaudrait d’être examinée. Toutefois, son étude se complique du fait qu’il est nécessaire de tenir compte de l'élément travail familial. Il est en tout cas certain que la dimension de la ferme ne peut constituer un critère suffisant. L’intensification de la culture joue un rôle qui ne peut être négligé, et l’on aboutit ainsi à une combinaison des trois facteurs: ter- rain, capital et travail, qu’il n’est certainement pas facile d’analyser. VIIIL LE DEGRÉ D’EXACTITUDE DES MOYENNES CITÉES En procédant à l’élaboration de notre mémoire, nous avons jugé utile d’ef- fectuer les opérations arithmétiques permettant de vérifier si les moyennes citées pouvaient être considérées comme exactes. Les résultats que nous avons obtenus n’ont pas été très rassurants. Il est extrêmement difficile de classer les fermes dans des groupements représentant chacun un seul type d’exploitation, de manière à ce qu’en dépit des différences qu’elles peuvent présenter sous d’autres rapports, toutes les fermes classées ensemble aient un pourcentage se rapprochant suffisam- ment de leur moyenne, pour que celle-ci puisse être considérée comme exacte du point de vue statistique. En admettant que nous ayons un groupement de 400 fermes, si le pourcentage moyen du coût du travail dans le coût total de la pro- duction pour l’ensemble du groupe est égal à 36, en tenant compte de l’écart normal de la moyenne, 68,3% des fermes devraient avoir un pourcentage entre 31,2 et 40,8; 95,4%, un pourcentage entre 26,4 et 45,6; et 99,73%, un pour- centage entre 21,6 et 50,4. Or, on peut constater au tableau III de la section consacrée au Danemark, qu’en réalité la dispersion des 585 fermes étudiées dans ce pays diffère considérablement de celle-ci. Bien que les enquêteurs aient eu grand soin de grouper, pour le calcul de leurs moyennes, des fermes similaires (c’est-à-dire présentant une certaine uniformité sous le rapport de l’étendue et des méthodes de culture employées), il semble bien que les fermes choisies ne soient pas toutes représentatives de leur catégorie en ce qui concerne le facteur travail. Il est probable que les groupements ne sont pas suffisamment homogènes, et que les moyennes obtenues pour le coût du travail sont une combinaison de deux ou trois moyennes différentes. Lorsqu’on peut se contenter de résultats approximatifs,