iV. DISCOURS DE M. MUSSOLINI, PREMIER MINISTRE, À LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS. « Je crois qu’en cette circonstance mon discours sera un fait, c’est-à-dire un poids que je jette sur la balance après une longue et sévère méditation. Cet article 13 est vraiment ce que l’on pourrait appeler, pour employer un terme cher à mon ami Paolo Orano, le point crucial de cette loi. « Mais avant de poursuivre mon argumentation, qui, des prémisses aux conclusions sera rigoureusement logique, je veux définir une fois encore le caractère de notre syndicalisme. « Celui-ci diffère du syndicalisme rouge pour une raison fondamentale: il ne tend pas à porter atteinte au droit de pro- priété. Quand le patron se trouve en face du syndicat rouge, il a en face de lui un syndicat qui lutte pour l'augmentation des salaires d’une façon contingente, tandis que son but médiat, lointain, est le renversement de la situation, c’est-à-dire l’abo- lition du droit de propriété. «T1 y aurait beaucoup à dire sur la définition du « droit de propriété »; mais ce n’est pas ici le lieu. Notre syndicalisme est un syndicalisme de sélection, un syndicalisme qui veut améliorer les conditions des catégories et des classes qui se groupent sous ses fanions et il n’est pas finaliste: il ne peut pas, il ne doit pas l'être. « Notre syndicalisme est collaborationniste dans divers temps du processus de la production. Il est collaborationniste dans un premier temps, quand il s’agit de produire la richesse; il est collaborationniste dans un second temps, quand il s’agit de valoriser cette richesse; il peut ne pas être collaborationniste dans le troisième temps lorsqu'il s’agit de répartir les bénéfices obtenus. Mais, même alors, si la bonne foi des deux parties existe, le collaborationnisme se manifeste encore sous forme d’une transaction qui rétablit l’équilibre un moment troublé. « Du reste, aucun syndicalisme n’est finaliste, même pas dans ces pays lointains où l’on croit avoir réalisé le paradis des ouvriers. On demandait un jour à un ouvrier de la Nouvelle- 102 7