VII. RAPPORT DE LA COMMISSION DU SÉNAT. HONORABLES COLLÈGUES ! Le projet de loi qui est soumis aux délibérations du Sénat concerne l’un des plus importants problèmes des temps mo- dernes, celui de la réglementation juridique des rapports entre le capital et la main-d’œuvre; il exige done de notre part l’examen le plus attentif et le plus consciencieux. Les actes présentés à l’autre Chambre du Parlement, les discussions qui y ont eu lieu, de même que le rapport appro- fondi fourni par le Gouvernement au Sénat, qui donne un exposé précis des principes directeurs de la nouvelle loi et une illustration détaillée de ses dispositions, facilitent sin- gulièrement, en vérité, la tâche de votre Bureau central qui pourra en conséquence renfermer son rapport dans les limites de sobres considérations, en évitant ainsi de longues disserta- tions théoriques ou d’amples comparaisons avec d’autres légis- lations. Que l’on nous permette cependant de donner tout d’abord un bref aperçu historique qui ne sera peut-être pas inutile soit pour situer exactement ce problème difficile, soit pour apprécier exactement les propositions importantes que le Gouvernement présente aujourd’hui au Sénat avee l'appui du vote de la Chambre des députés, propositions qui ont pour but de donner au problème considéré une solution organique et autant que possible complète. I, — DES CORPORATIONS DU MOYEN AGE AU SYNDICALISME MODERNE, Durant des siècles, en des temps où l'accumulation des richesses destinées à la production était rare, les rapports entre le capital et le travail avaient trouvé leur assiette dans le système des corporations qui, dans certains pays, notam- à au