Les questions fondamentales du marxisme Le marxisme, c’est toute une conception du monde. Brièvement parlant, c’est le matérialisme contemporain qui représente le plus haut degré actuel de cette conception du monde dont les bases avaient été jetées, dans la vieille Hellade, par Démocrite, ainsi que par les penseurs ioniens, ses devanciers. Ce qu’on appelle l’hylozoïsme, n’est autre chose, en effet, qu’un matérialisme naïf. Le mérite princi- pal d’avoir dégagé et formulé les principes fondamentaux du matérialisme moderne revient incontestablement à Karl Marx et à son ami Frédéric Engels. Les côtés historique et économique de cette conception du monde, ce qu’on désigne ordinairement sous le nom de matérialisme historique, ainsi que l’ensemble, étroitement lié à celui-ci, des concep- tions sur les problèmes, la méthode et les catégories de l’économie politique, sur le développement économique de la société, et tout particulièrement de la société capitaliste, sont presque exclusivement l’œuvre de Marx et d’Engels. Ce qu’avaient apporté, dans ce domaine, leurs prédéces- seurs ne doit être considéré que comme un travail prépa- ratoire. Des matériaux, parfois abondants et précieux, avaient été rassemblés, mais ils n’avaient pas été systéma- lisés, ni éclairés du point de vue d’une pensée générale et, partant, n’avaient pu être appréciés ni utilisés comme ils auraient dû l’être. Ce qu’ont fait, dans ce domaine, les adeptes de Marx et d’Engels en Europe et en Amérique n’est que l’étude plus ou moins heureuse de problèmes spéciaux, parfois, il est vrai, de la plus haute importance. Voilà pourquoi on n’entend souvent par « marxisme » que les deux côtés susmentionnés de l'actuelle conception matérialiste du monde, et cela non seulement dans le