CHAPITRE XXXI L’AVIATION AU MAROC Ii faut, au Maroe, multiplier les nids où viendront se poser les iseaux de France. T. STeeG, 1926. (Banquet de l’Aéroclub du Maroc.) Si l’on accepte la part de légende qui peut se glisser dans cette affirmation, le premier aviateur aurait été, au Ix® siècle, un Arabe d’Espagne, Ibn-Firnas, médecin du quatrième Khalife omniade Abderrahman II (821-852). Cet Ibn-Firnas jouissait, en son temps, d’une grande célébrité, tant par ses aptitudes dans l’art de guérir tous les maux, que par ses dons, véritablement admirables, de constructeur-mécanicien, de génial inventeur. Un vieil ouvrage nous apprend qu’il avait eu l’idée d’une sorte de mécanique horlogère qu’il finit par adapter à un appareil dont la description n’est point donnée en détails, mais >ù l’on reconnaît un « avion avant l’hélice », puisque Ibn-Firnas, sitôt qu’il l’eût maginé, annonça partout, dans Cordoue, qu’il pourrait, grâce à cette machine, s'élever dans les airs aussi bien qu’un oiseau, À cette nouvelle, on pense bien que la population s’émut, et elle se fut émue, certes, pour moins que cela. Au jour dit, elle encombrait les abords d’une grande place de la ville, pour voir s’envoler ‘a colombe. Le vieux livre dont le titre est : La Senieur du rameau frais de Espagne, nous rapporte qu’en fait, le premier « as » réussit dans son aventureuse :xpérience, Ibn-Firnas se détacha du sol et tout semblait se comporter à merveille, orsque après un instant, l’aéroplane, sans doute mal au point, retomba gauche- ment et se brisa, ce qui donna beaucoup à rire à l’assistance. L’aviateur se tira sain et sauf de l'équipée, mais, averti par le danger frôlé de si près, renonça à son antreprise aérienne, pour toujours. Ni les rieurs, ni peut-être lui-même n’avaient su qu’ils venaient de voir échouer, dans sa réalisation, une « folle idée » qui, plus tard. solliciterait, encore l'ambition humaine. et. cette fois. monterait aux nues. Pendant que la guerre sévissait au Maroc, l'aviation se montra une fois de phis l’arme toujours prête aux missions urgentes, pour qui la distance et les diffi-