= "TT LE PROBLÈME DES DÉBOUCHÉS Le problème des débouchés a pris, de notre temps, une acuité au moins égale à celle du problème des matières pre- Mières, et parfois des formes plus’ violentes encore. Assuré- ment, un peuple industriel, s’il se sent nombreux et fort, ne Supportera pas patiemment que les détenteurs de matières lui refusent ou lui fassent surpayer les denrées, la houille, le co- ton, les métaux nécessaires à son existence. Mais le rythme de la production est tel dans l’industrie moderne qu’aux fa- Mines de matière s’opposent les crises de pléthore des pro- duits. Le chômage engendré par la surproduction est au Moins aussi grave que celui qui a pour cause le manque de Matière, Et si le peuple qui souffre a le sentiment que l’éléva- ton des tarifs douaniers ou les conditions politiques des pays étrangers l’empêchent de vendre, il aura la tentation quasi- irrésistible de bousculer les barrières qui s'opposent à son ex- pansion, Ori croit qu’il s’agit d’un phénomène nouveau, parce que l’ancienne industrie,travaillant pour un marché limité et dont les besoins lui étaient connus d'avance, était peu exposée aux l'isques de la surproduction. Aujourd’hui, peut-on dire, c’est le rythme de la production qui commande le rythme des échanges : on produit d’abord et, ensuite, il faut vendre. Avant la révolution industrielle, c'était l'inverse : c’est le Marché qui commandait la production. Antithèse vraie dans l’ensemble, mais qu’il ne faudrait pas Pousser à l'extrême. Elle ne s'applique ni à tous les temps, ni À tous les pays, ni à toutes les industries. Déjà le commerce des foires, très différent du commerce Ur- bain normal. travaillait pour un marché incertain, aléa-