LA CRISE FINANCIÈRE EUROPÉENNE DE 1559 97 Toulouse et Rouen. Et en 1551 il ordonnait même, pour facili- ter les transactions, l’érection à Lyon d’une « bourse » sur le modèle architectural de celle d’Anvers, édifice qui aurait compris à la fois des magasins pour y loger les marchandises vendues aux foires, et « ue belle court » avec des « galleries » pour les négociations. Si ce projet de construction n’eut pas de suite, la « banque » de Lyon continua de financer la politique royale. Pour cou- vrir, en 1552, les frais du « voyage d’Allemagne », c'est-à- dire de l'expédition contre Metz, le roi (c’est-à-dire Tour- non) s’adressa non seulement aux Italiens, mais, pour 10.000 écus, à deux Augsbourgeois, Jérôme et David Zang- meister, et à Georges Weikman d'Ulm, tous trois établis à Lyon. Le roi prenait sous sa sauvegarde les agents financiers de la politique des princes allemands ses alliés, leur garantis- sait la liberté de leur religion, et leur promettait le secret. H fut si bien gardé que leur participation fut ignorée de l’es- pion impérial qui évaluait la contribution des Lucquois à 120.000, celle des Florentins à 125.000 écus, et qui concluait : « Le Roy doit par compte fait aux marchands et banquiers plus de 2 millions d’or » à 16 %. Mais il ne savait pas qu’à la foire de Pâques 1553 les deux « Sammestre » et « Bicquemant » étaient déjà respectivement créanciers du roi pour 99.400 et 35.000 écus, et que le total des prêts consentis par les Alle- mands smalkaldiens dépassait 700.000 (‘). Le 27 octobre. Wotton écrivait à Marv (”) - On entend dire de Lyon que l’ambassadeur de France à Venise a fait affaire ici pour son maître pour g0.000 CÉcus, ct que le Toi de France a levé à Lyon, à la dernière foire, 400.000 francs à 14 pour cent, eb il devait sur cette plare aunaravant uh million et demi d’or. Ces diverses informations ne concordent pas numérique- ment d’une façon absolue, mais donnent toutes l'impression d'énormes et constants appels au crédit. Au moment où écrit Wotton, il s’agit déjà de faire succéder à la guerre de Metz la reprise des guerres d’Italie, grande pensée du règne. C’est alors que les Italiens de Lyon — cette « Toscane francaise » te tre gr (*) G. Zeurer, Metz, t I ë (3) Cal. n° 57. » p. 320. Havser. Prahl éenon.