L’INFLUENCE DE BYZANCE AU DEHORS 75 chirent par le commerce avec la Hongrie et l’Empire vrec, d’où ils recevaient les vins, les fruits et l’or, les vête- ments brodés, les perles et les diadèmes. Dans leurs vil- lages fortifiés (aouls), plus d’une fois les Byzantins trou- vèrent, comme à Ochrida, des richesses accumulées par ces demi-barbares, frottés de civilisation grecque. Peu s’en fallut que les Magyars eux-mêmes au x®° siècle ne subissent l’attraction de Byzance avec laquelle ils avaient noué des relations de commerce ; ce n’est qu’au x1° siècle que les influences de l’Occident les rattachèrent à la civi- lisation latine. L'action de la civilisation byzantine sur la Russie varègue. — Enfin, au delà du Danube, dans la grande plaine sar- matique, les Slaves païens conquis par les Scandinaves, dont ils prirent le nom slavisé (Varègues, Rouss) se déter- minèrent, au cours du x° siècle, à s’orienter vers Byzance qu’ils n’avaient pu détruire dans leurs expéditions de 907 st de 945. Les Varègues avaient pu fonder les premiers États, ceux de Novgorod, de Smolensk et de Kiew. Ils avaient groupé la population slave sous leurs cheïs de guerre (konumgs) et transformé l’ancienne noblesse patriarcale en une nouvelle aristoeratie militaire, celle des bofards et des compagnons du chef (la droujina). Mais ils s’étaient montrés incapables de civiliser la Russie, où Îls avaient créé simplement une vaste entreprise de bri- zandage qui exploitait les populations indigènes, au moyen de tributs (dans) en nature, et les étrangers, au moyen de la piraterie. Byzance les attira par degrés à la vie civi- lisée. Elle les enrôla comme mercenaires. Elle les séduisit par l’appât de relations de commerce régulières, en leur ouvrant l’accès de ses marchés. Dès le règne de l’empereur Léon VI (Ixe siècle) elle leur envoyait ses missionnaires. Elle les convertit enfin, à la fin du x° siècle (989). Dès lors la Russie s’élève à demi à la vie civilisée, mêlant dans un étrange alliage les institutions germaniques aux institu-