340 “ L’APOGÉE DU TRAVAIL MÉDIÉVAL monastiques et les communaufés villageoises attaquèrent l'immense forêt scandinave, y créèrent des fermes à her- bages avec de grandes vacheries, ainsi que des domaines isolés où s’établirent les pionniers, surtout dans les régions du Nord et de l'Est, fondèrent des villages de colons, thorpe du Danemark, sœters de Norvège, bodas de Suède. La plaine danoise, le Jutland, Seeland, Fionie, la Suède méridionale, la Scanie, l’Ostrogothie, la Néricie, le Wermland, l’Upland furent les premières colonisées, se couvrirent de prairies et de cultures. Les pionniers norvégiens et suédois s’enfoncèrent réso- lument dans les régions centrales et septentrionales, le Svealand, la Dalécarlie, le Norrland, le Finmark, où erraient avant le x° siècle des tribus finnoises et laponnes, qu’ils refoulèrent devant eux. Ils parsemèrent la grande forêt, d’abord le long de la côte, puis à l’intérieur, de leurs fermes d’élevage, de leurs campements de bûâcherons. Bientôt même, au XIT° et au XITI® siècle, les Danois essai- maient leurs colonies agricoles et guerrières dans le pays des Slaves Obotrites en Mecklembourg et en Poméranie occidentale, ainsi que chez les Esthoniens sur les rives de la Baltique. orientale. De leur côté, les Suédois allaient coloniser les îles d’Aland, l’Ingrie, la Carélie, la Finlande, où ils établirent leurs villages de paysans libres, et les Norvégiens la côte de Biarmic, jusqu’à la mer Blanche, qu’ils parsemèrent de leurs stations de pêche. En même temps, ils mirent en valeur les ressources des lacs, des rivières et des mers, capturèrent dans le Nord Veider, la baleine, la morue, le phoque, et dans la Baltique, le saumon et surtout le hareng. Ils tirèrent de leurs forêts, restées surabondantes malgré les défrichements, les bois de construction, la poix, le goudron, la potasse, les cendres gravelées, les peaux d’animaux à fourrures, dont ils four- nirent l’Occident. Des fermes modèles se créèrent, notam- ment dans les domaines cisterciens, et l’élevage fut amélioré. Le Danemark nourrit de forts chevaux de bataille (palefrois)