LE RÔLE DE LA MARINE MARCHANDE. 5 à la science et non plus à la force qu’il demande le plus souvent le secret de sa réussite. Par là, l’émulation commer ciale, loin d’être le signe dégradant d’une avidité vile, loin de compromettre l’unité du genre humain, concourt plutôt à réaliser celle-ci et à justifier l’admirable pensée de Pascal : « La suite des hommes, dans tous les temps et dans tous les lieux, peut être considérée comme un seul homme qui apprendrait toujours. » Le commerce n’est pas qu’un instrument de civilisation et de progrès social ; c’est aussi le plus puissant facteur du développement économique d’un pays. Sans lui, les richesses naturelles demeurent inexploitées et le lourd fardeau de la misère et des souffrances continue à abrutir les populations, comme aux temps reculés où nul rapport n’existait entre elles. Les peuples qui se livrent aux échanges les plus actifs sont aussi les plus libres et les plus fiers. Malheur aux nations non commerçantes ! Pareilles à ces malades qui cherchent vainement à rafraîchir et à renouveler leur sang épuisé et finissent par mourir de consomption et de langueur, elles traînent une existence misérable jusqu’à l’heure des chutes suprêmes. Soutenir, encourager, développer — en même temps que notre agriculture et notre industrie — le commerce qui les met en valeur, c’est donc pour nous. Français, non seule ment aider au progrès général de l’humanité, mais remplir une des conditions essentielles de notre existence comme nation. IL Le commerce européen. La France est le pays de l’Europe le mieux placé pour ac quérir une puissance commerciale de premier ordre. A son incomparable situation géographique, qui lui assigne, dans