14 LE PROBLÈME DE LA MARINE MARCHANDE. Ce langage est clair et net. L’Angleterre ne se méprend pas sur sa sigiiiiication ; le Times, après avoir publié cer taines statistiques attestant le développement de la concur rence métallurgique laite par les Etats-Unis à l’Angleterre, en déduisait l’enseignement que voici : « On a su, aux Etats-Unis, tirer tout le parti possible de la machine — et réduire la main-d’œuvre au strict néces saire. Les chefs d’industrie rémunèrent mieux les ouvriers qu’en Europe, tout en arrivant à donner un produit dont le prix de revient est inférieur à celui du produit similaire fabriqué dans les pays concurrents « ...Les Etats-Unis ont maintenant un outillage formidable qui en fait la première puissance industrielle du monde ; la consommation intérieure du fer est probaldement arrivée à son maximum et les Américains rechercheront des débou chés de plus en plus larges au delà des océans. » • Le 8 janvier dernier, le même journal, appréciant les résultats du commerce extérieur de l’Angleterre pendant l’année igoo, revenait à la charge et, abdiquant cette fois tout orgueil déplacé, adjurait l’industrie, le commerce an glais de se perfectionner, d’imiter même les Américains : « En ce qui concerne la concurrence étrangère, disait-il en substance, nos manufacturiers anglais devront imiter plus fidèlement les méthodes de leurs rivaux américains et alle mands. Ils devront adopter, comme leurs concurrents, les procédés et les machines les plus modernes en économisant le plus de main-d’œuvre, et étudier avec une attention soute nue, comme leurs rivaux, les besoins des marchés du globe. » Les esprits les plus distingués du Royaume-Uni sont han tés de la même crainte de concurrence américaine. Lord Rosebery l’a exprimée dans un discours qui fit sensation. Sir Charles H. Dilke, le membre éminent de la Chambre des communes, écrivait au Figaro, le ii février igoi :