ET LA CONSCRIPTION DES RICHESSES DI L’ALLEMAGNE 31
observe que tout assuré sur la vie doit mourir, on reconnaît par
contre que toute maison assurée contre l’incendie ne doit pas
être brûlée. Il me parait dès lors possible de faire participer
les sociétés d’assurances contre l’incendie au payement de
l’indemnité de guerre, sans diminuer la sécurité des affaires
d’assurances et sans provoquer un ébranlement économique
général, en procédant à une contre-assurance obligatoire qui
ferait reposer les fortunes et les opérations de ces sociétés,
pendant un certain nombre d’années et dans une certaine
mesure, sur la commune répartition des charges provenant de
l’indemnité de guerre et sur l’association des risques résultant
de leurs contrats.
D’autre part, il n’y a pas de raison pour excepter de la
conscription des richesses allemandes les capitaux qui sont
accumulés dans des buts d'assurance sociale. Bien qu’au point
de vue technique, ces institutions ne puissent être comprises
dans la notion pure d’assurances, leur but et leur situation
sont les mêmes que ceux des autres sociétés d’assurances
au point de vue de leurs capitaux. Il n’y a aucun motif
pour les épargner. Au surplus, l’assurance ouvrière est un
élément de la vie publique d’un pays ; elle doit donc partager
les destinées de la nation vaincue. On ne saurait d’ailleurs
prendre une mesure de bienveillance à l’égard du monde du
travail, sans perdre de vue la situation générale créée par la
guerre, tant en Allemagne que dans le monde entier. Tout le
peuple allemand, sans distinction de classes, doit payer l’in
demnité de guerre. La fortune accumulée par les travailleurs
ne doit pas être traitée autrement que les autres biens. La
conscription des richesses allemandes doit donc atteindre les
capitaux de l’assurance ouvrière.
Le tableau suivant fait ressortir l’importance de la fortune
accumulée en Allemagne pour les trois branches de l’assurance
ouvrière (1) :
(1) Statistisches Jahibuch fur dus Deutsche Reich. Berlin, 1915, p. 385.
Consulter : Bericht des Direhtoriuma der Reichsverskherungsanstali Jiir AngestelUe
über das Geschàflsjahr 1915, pp. 44 et 45.