Full text: La Hongrie géographique, économique et sociale

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des nations européennes, la Magna Charta d’Angleterre ne pré 
céda que de sept ans. 
Lorsque l’invasion mongole, partie de l'Asie centrale, menaça 
l’Europe centrale, la Hongrie joua déjà le rôle de rempart 
imprenable de la chrétienté et de la civilisation occidentale. 
Les armées du Khan Batou firent une guerre véritablement 
destructive aux Hongrois, livrés complètement à eux-mêmes 
(1241—1242). Le pays, dévasté et incendié, fut rendu de nouveau 
si florissant par le roi Bêla IV (1235—1270) que son petit-fils, 
le roi Ladislas IV (1270—1290), put venir en aide à Rodolphe 
de Habsbourg, et qu’à la tête de sa vaillante armée, il put 
triompher du Tchèque Ottocar qui menaçait la domination de 
la maison de Habsbourg. 
Quelques-uns des dominicains hongrois, tremblant pour le 
sort de la chrétienté, partirent pour l’Orient, pour y retrouver les 
parents de la race hongroise qui y étaient restés et les convertir 
au christianisme avant l'arrivée des Mongols, Le père Julien 
écrivit à son retour une lettre à l'évêque de Pérouse, le célèbre 
chancelier de la cour du pape. Celle-ci et le rapport Richardus 
rédigé pour le pape, firent connaître à toute l’Europe la hardie 
entreprise des Hongrois. C'est ce qui, dans la deuxième moitié 
du XIII e siècle, encouragea, d’après leur propre aveu, Piano 
Carpini, Rubruguis et Marco Polo à se mettre également en 
route pour l'Orient, et à faire leurs importantes découvertes géo 
graphiques relatives à l'Orient. 
Au point de vue de la vie intellectuelle du XI e au XIII e siècle 
les Hongrois furent connus en Europe par la légende de 
nombreux saints de la famille des Arpadiens, et par les chro 
niques écrites en latin pour le mariage des princesses se mariant 
à l'étranger. Dans ces chroniques nationales, il est souvent fait 
mention des trouvères, formant une classe spéciale de la cour 
royale prodigieusement riche, s'étendant à tous les comitats 
et qui transformaient en épopée naïve les traditions héroïques 
de l'origine des Hongrois et de leurs plus anciennes attaches 
de parenté. Ces anciens trésors nationaux, toutefois, à cause 
de l'usage du latin, ne furent point enregistrés. Telle est la cause 
que, à côté de nombreux ouvrages littéraires ecclésiastiques 
conservés, seuls deux courts textes du XIII e siècle, monuments 
les plus anciens en langue hongroise, purent être sauvés.
	        
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