Les Habsbourgs, l’invasion turque et la Réforme.
(1526—1723.)
La maison de Habsbourg, dont le roi national de Hongrie
A4atyas avait, par l'occupation de Vienne, en 1486, presque
détruit la domination, se trouvait, quarante ans plus tard, en
possession de plus de pays et de plus de couronnes que n'en
avait jamais possédé aucune maison régnante. L’empereur
Maximilien et les petits-fils du roi d'Espagne Ferdinand le
Catholique: Charles-Quint et Ferdinand I er , disposent du sort
de l’Europe. On leur doit que pour contrebalancer leur puis
sance toujours croissante, la France, l'Hngleterrc et le Pape
formèrent une ligue défensive en s'alliant aux Turcs, dont les
efforts tendaient à s'emparer de la Hongrie.
Telle fut la cause pour laquelle la Hongrie, qui défendait
la civilisation chrétienne de l’Occident, essuya le sanglant
désastre de Mohdcs (1526). Le roi Louis II y succomba, et une
partie du pays désespéré élut Ferdinand I er de Habsbourg
comme son successeur. L'autre partie, comptant sur l'appui de
la ligue, reconnut pour roi national Jean Szapolyai, allié du
sultan Soliman IL Hprès la mort du roi Jean, Bude tombe aussi
entre les mains des Turcs (1541), et, à l’est du pays, dans le
bassin des Carpathes transylvaines, sc forme une principauté
hongroise séparée. En 1568, le pays, divisé ainsi en trois parties,
comprenait 122‘5 mille kilomètres carrés revenant au royaume,
73‘7 mille à la principauté de Transylvanie et 126 mille à
la contrée soumise aux Turcs.
La formation de la ligue et Mohdcs créèrent aux Hongrois
une nouvelle situation au point de vue religieux. Les Habsbourgs
se considéraient alors comme les défenseurs de la chrétienté.
Dans la partie leur appartenant de la Hongrie, les combats
contre les Turcs enrichirent l’Église catholique de nombreux
saints hongrois. Par contre, dans le territoire soumis aux Turcs
les doctrines protestantes firent des prosélytes, et ce ne fut point
l’effet du hasard que jle peuple, hongrois n'accepta point les
doctrines de l'HHcmand Luther, mais celles du Français Calvin,
et que les clochers des temples protestants en Hongrie ne
sont pas ■ surmontés de la croix luthérienne, mais du coq
gaulois.
Hprès le succès de la Contre-réforme dans l'Europe ocol-