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Première partie
LE PROBLÈME GÉNÉRAL DU PLACEMENT
DES INVALIDES
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Le problème des invalides n’est pas nouveau, puisqu’il a été
posé depuis longtemps par l’existence des accidentés du travail,
mais si la législation relative à la réparation des accidents du tra
vail et à leur indemnisation a fait des progrès considérables, le
problème du placement des invalides avait été fort peu étudié
pendant la guerre. Les accidentés du travail étaient souvent repris
par leurs anciens patrons ou pouvaient trouver du travail en qualité
de manœuvres employés à des travaux légers, sans avoir subi une
rééducation professionnelle complète et sans faire appel à une
organisation spéciale de placement. C’était là d’ailleurs une solu
tion insuffisante: beaucoup d’invalides, convenablement rééduqués
et pourvus d’un emploi convenant à leurs aptitudes, auraient
obtenu un rendement beaucoup plus considérable ; beaucoup aussi
n’auraient pas perdu tout espoir de retrouver une activité pro
fessionnelle et n’auraient pas été réduits à la mendicité ou ne
seraient pas tombés à la charge de l’assistance publique.
La guerre mondiale, qui a obligé à mettre au service de la nation,
dans chaque pays, tous les progrès de la technique et de la science,
a augmenté de plusieurs millions le nombre des invalides. Ce
nombre est encore d’ailleurs difficile à préciser. En effet, les sta
tistiques subissent des modifications constantes. D’une part, les
blessures reçues, les maladies contractées et les fatigues supportées
pendant la guerre produisent constamment des infirmités nouvelles.
D’autre part, le coefficient de mortalité des invalides est consi
dérable, ce qui n’est pas surprenant quand il s’agit d’hommes
dont la résistance a été indiscutablement diminuée. De plus, les
chiffres donnés ne sont pas toujours comparables ; dans certains
pays comme la France, l’Angleterre, l’Italie, la Belgique, les Etats-
Unis, etc., les infirmités sont évaluées en tenant compte du dom
mage physique ; dans d’autres, comme l’Allemagne, l’Autriche ou
la Pologne, on tient surtout compte de la diminution de la capacité
de gain. Cependant, nous nous sommes préoccupés de recueillir et
grouper les statistiques officielles existantes sur le nombre d’in
valides de guerre atteints d’infirmités assez graves pour ouvrir
droit à pension, conformément aux dispositions des différentes
législations nationales ; nous les donnons dans le tableau ci-dessous :