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« Toutes les dettes individuelles sont, par conséquent, liquidées, soit à l’aide
de créances effectives, soit à l’aide de crédits ouverts aux débiteurs pour un
temps donné, soit à l’aide du change fourni par la spéculation. Mais à chaque
échéance toutes les dettes exigibles doivent être et sont compensées. Celles qui
ne le sont pas par des créances effectives le sont par le crédit: crédit régulier
ou crédit de spéculation.
« Le résultat est que la dette en monnaie étrangère est éteinte; elle est
remplacée par une dette en francs de la collectivité française envers des étran-
gers. Le risque de change est également déplacé.
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« Quelles causes peuvent déterminer cette spéculation ? Presque uniquement
la confiance: confiance dans une amélioration prochaine de la balance des enga-
gements, confiance dans la volonté du peuple et du gouvernement de rétablir
l’ordre dans les finances; confiance dans l’esprit d’économie et de restriction,
dans l’effort de travail, etc. Enfin, je dois ajouter qu’en r919 ces spéculations
ont été surtout déterminées par la confiance qu’un jour ou l’autre s’organiseraient
les concours financiers étrangers pour nous aider à relever les ruines accumulées
sur notre territoire par la guerre.
« Le crédit international, sous cette forme, est éminemment instable et
onéreux. C’est du mauvais crédit, du crédit ‘d’usure qui écrase celui qui le reçoit
lorsque les circonstances — et c’est malheureusement notre cas — obligent à
y faire trop largement appel. Il faudrait, par conséquent, réduire le plus possible
le rôle de ces crédits de spéculation. Il faudrait que nous puissions les rem-
placer par des crédits plus réguliers et moins coûteux, consentis pour un temps
assez long, de façon que la liquidation ne pèse sur nous qu’au moment où notre
économie générale aura pu être rétablie ».