2^2 RAPPORT ENTRE LES RECETTES ET LES DÉPENSES
les plus forts contribuables, proportionnellement
à leur patrimoine ou seulement à la propriété ter
ritoriale. On ne peut pas compter sur une sous
cription volontaire dans le but de réunir un fonds
(consortium national) destiné au rachat progressif
de la dette. Ces expédients contraires à l'équité et
pratiquement insuffisants aboutiraient, même dans
l’hypothèse la plus favorable, à une conversion
nominale, suivie de crises très graves, qui seraient
l’effet nécessaire d’un aussi énorme déplacement
de capitaux.
On n’a également abouti qu’à une amère désillu
sion avec le système, autrefois en vogue, du fonds
d’amortissement (sinking fund), administré par
des caisses autonomes, auxquelles on assignait une
dotation originaire et certains revenus spéciaux
(fixes, proportionnels ou progressifs), inscrits
périodiquement dans le budget et déclarés intan
gibles. Avec ces fonds la caisse d'amortissement
devait acheter chaque année à la Bourse un certain
nombre d’obligations, qui étaient inscrites à son
nom et qui augmentaient rapidement, parce qu’on
employait à de nouveaux achats les intérêts de ces
titres jusqu’à leur destruction, après leur rachat
total.
Mais l’expérience a démontré que, môme en fai
sant abstraction des dépenses considérables que
rendait nécessaires ce mécanisme compliqué et
artificieux, les caisses d'amortissement n’ont pres
que jamais réussi, parce que, en temps de crise