L’ÉVOLUTION JAPONAISE DANS SES RAPPORTS AVEC L'ÉTRANGER 41
Marchandises. Métaux précieux.
d’expor- d’impor- d’impor- d’expor-
tations. tations. tations. tations.
‘Bn millions de yens.)
1Sg5..--. I » 21 427
«896... , 53 831 27 543 »
vi » 56 165 62 247 »
OS 111 748 » 44 493
Les réserves des métaux précieux de la Banque du Japon, qui
s’élevaient à 132 millions de yens à la fin du mois de décembre
1896, se trouvaient réduites à 62 millions de yens à la fin de mai
1898. Elles couvraient seulement un peu plus du tiers de l’émis-
sion de billets de banque. Alors intervint « l’introduction de capi-
taux étrangers », 140 millions de yens furent fournis par des em-
prunts extérieurs (mai 1899). D’où le retour d’une haute conjoncture
en 1899-1900. Les réserves des métaux précieux de la Banque du
Japon montèrent à 103 millions de yens, à la fin du mois d’août
1899, à 111 millions à la fin de novembre, soit le double du chiffre
enregistré à la fin de mai 1808.
La haute conjoncture due à l’augmentation des réserves des mé-
taux devait disparaître avec le fléchissement de ces réserves. À la
fin de novembre 1900, elles s’abaissaient à 65 millions, à la fin
d'avril 1901 à 6o millions seulement, et tombaient ainsi au-des-
sous du tiers de l’émission. Aussi une crise éclata-t-elle en mai
1gor. Quand elle prit fin, survint une période de stagnation qui
devait durer jusqu’à l’ouverture de la guerre russo-japonaise.
La guerre russo-japonaise éclata donc, à l’inverse de sa devan-
cière, la guerre sino-japonaise, à une époque de profonde stagna-
tion. Que cette guerre n’ait apporté aucun trouble financier ou éco-
nomique dans le pays, la chose est due uniquement à la facilité avec
laquelle furent conclus des emprunts extérieurs. L’alliance avec
l’Angleterre et le maintien de la monnaie or ont été les deux fac-
teurs favorables à cet égard. Les Japonais savent fort bien tout ce
qu’ont fait de grand les généraux de l’armée et les amiraux de la
flotte, pendant cette guerre; mais ils savent moins bien, en général,
tout ce que la victoire doit à Matsukala et aux autres hommes d’Etat
qui avaient vu loin.
Il convient de s'arrêter ici un instant. La guerre s’était terminée
brillamment, au point de vue financier, comme au point de vue
militaire, mais le caractère cyclique de l’évolution économique s’éfait
accentué de façon inattendue. La situation de l’émission était la sui-
vante, avant et après la réception des emprunts extérieurs réussis :