- JOURNAL DES ÉCONOMISTES
bancaire, cette difficulté était précisément l'inverse de celle qui
s'était élevée à la veille de l’explosion de la guerre mondiale, à sa-
voir l’arrêt des négociations de traites d’exportations. Une fois de
plus, le gouvernement se trouva dans une grande gêne, et cette
fois encore, il s'’occupa de chercher un moyen de salut. Mais avant
que rien n’eût vu le jour, survint le second sauveur, l’armistice,
sans lequel le commerce extérieur du Japon fut encore une fois
devenu une impossibilité. La conjoncture la plus haute fut atteinte
en 1919 et dura jusqu’au printemps de 1920 où se produisit un
grand krach.
Depuis le printemps 1920 jusqu'à nos jours (août 1925) n’a cessé
de régner une forte dépression *.
Crarrrre VIT
Conclusion
Je me suis suffisamment étendu sur des points de détail pour
justifier aussi clairement que possible ma thèse sur la nature spé-
cifiquement cyclique de la vie économique japonaise et pour la rat-
tacher à ses causes profondes. Je peux donc terminer ici mon ex-
posé.
Je ne conteste nullement le caractère inévitable de la cyclicité
dans l’économie capitaliste moderne. Elle réside dans la nature
même de cette économie, par laquelle le capitalisme donne prise
à des attaques plus ou moins justifiées.
La politique économique, pour autant qu’elle ne travaille pas
à favoriser la destruction de l’économie capitaliste, mais qu’elle
tient compte de sa constitution, doit faire son profit de ce fait indé-
niable. Sa mission ne consiste pas à suivre aveuglément la cyclicité,
encore moins les exagérations de ce phénomène. Elle consiste, au
contraire, à s’y opposer en pleine conscience de son but. Ce que
la théorie économique de la tendance cyclique de la vie économique
moderne enseigne, la politique économique doit avoir à cœur d’en
tirer profit, et, de son côté, elle doit s'appliquer à édifier une théo-
rie économique du cyclisme, grâce à laquelle elle puisse être pré-
parée à trouver les mesures convenables.
L’exemple du Japon présente le tableau le plus triste du mal
1. Dès les derniers mois de 1925 une réaction, quoique faible, a com-
mencé à se montrer. On parle même, à l’époque actuelle (mars 1926), du
retour d’une période de hausse. Ainsi, la politique financière que Hamaguchi
a poursuivie jusqu’à ce moment, bien qu’impopulaire au début, n’est plus
envisagée comme étant trop erronée.