RAPPORT POUR LE CONGRÈS DE SYLVICULTURE DE ROME
1° COMPOSITION GÉNÉRALE
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES ESSENCES
Il importe de distinguer dans cette étude la forêt primaire, la
forêt secondaire et la forêt de savane.
a) Forêt primaire. — Nous appelons ainsi la forêt qui n’a
jamais été défrichée.
Aspect. — Contrairement à ce que l’on en pense quelquefois,
elle est assez facilement pénétrable, souvent même sans l’aide de
la « matchette ». On y trouve cependant une végétation luxuriante,
mais celle-ci cherche à s'épanouir à la lumière et il y a peu de ver-
dure près du sol.
On rencontre dans cette forêt des arbres de toutes tailles ; la
plupart, cependant, ont moins de 30 ou 40 centimètres de diamètre,
formant un dôme continu jusqu'à 30 mètres de hauteur environ ;
au-dessus de celui-ci, un autre étage moins dense, mais cependant
presque continu lui aussi, est formé par les cimes des arbres qui ont
réussi à percer et qui se sont rapidement développés, atteignant
jusqu'à 50 et 60 mètres de hauteur. Leur tronc n’est, en général,
pas énorme pour cela : il est seulement caractérisé par des empat-
tements qui le soutiennent jusqu'à plusieurs mètres du sol. De
temps en temps seulement, on trouve un arbre ayant plus de 1 mètre
de diamètre au-dessus de ces empattements et on en cite qui ont
plus de 2 mètres.
I] ne faut pas oublier de noter la présence d’épiphytes, ainsi que
celle de nombreuses lianes : celles-ci forment entre les branches
un enchevêtrement qui contribue à consolider ces colosses, en butte
aux tornades violentes.
Cet aspect se modifie souvent près des cours d’eau où l’on ren-
contre, en général, un sous-bois formé de palmiers épineux presque
impénétrables ; mais on le retrouve à peu près le même dans les
régions franchement marécageuses.
Composition. — Lorsque l’on cherche à déterminer les essences
qui composent cette forêt, on s'aperçoit qu’elles y sont en grand
nombre, au point qu’il faut parcourir souvent plusieurs centaines
de mètres pour trouver deux arbres de même espèce. On ne peut
donc guère parier d'essence dominante sans faire de comptages et
encore cette notion est-elle très relative.
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