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Toute laiteric qui obtient l’autorisation de se servir de la marque officielle
reçoit un numéro qui doit figurer sur les barils de beurre exportés par elle et qui
permet d’identifier son origine en cas de réclamation. Elle est, en outre, soumise
au contrôle d’experts du Gouvernement qui peuvent lui retirer le privilège de la
marque lorsque la qualité de son beurre devient inférieure à un niveau déterminé.
L’établissement des prix et les coopératives d’exportation. — Le développement
des laiteries et les mesures prises par elles avaient amélioré les conditions de la
production et accru la valeur marchande des produits. Il restait aux agriculteurs
danois associés à porter leur propre action régulatrice jusque sur les conditions
de l’écoulement et de l’exportation dè leurs produits: 1° en intervenant directement
dans la détermination des prix ; 2° en créant leurs propres organismes d’exportation.
A l’origine, les négociants en beurre s’approvisionnaient auprès des producteurs
par un contrat annuel. Ce système n’était pas satisfaisant. Le contrat stipulait
un prix fixe et par suite ne tenait pas compte des fluctuations des prix au cours
de l’année. Il en résultait qu’en cas de hausse, les producteurs liés par leurs contrats
n’en profitaient pas, alors qu’au contraire, en cas de baisse, les commerçants
s’efforçaient de récupérer leurs pertes par des retenues en invoquant des insuffi-
sances de poids ou de qualité. On en vint à décider l’établissement d’une notation
officielle hebdomadaire. Un prix de prévision était établi d’après les prix effective-
ment réalisés la semaine précédente, majorés ou diminués du coefficient des fluc-
tuations à prévoir suivant la demande britannique et les offres danoises, irlandaises,
françaises, etc. Le prix de base ainsi établi pouvait être augmenté d’une prime
supplémentaire pour la qualité exceptionnelle. Mais la prime supplémentaire devint
rapidement une pratique courante en raison de la concurrence des marchands
entre eux et cette pratique finit par fausser tout le système. La prime supplémen-
taire qui, dès lors, ne se mesurait plus à la qualité intervenait dans l’établissement
des cours et, par suite, du prix de base. Le producteur eut, plus que jamais, le
sentiment de n’être pas traité d’une manière équitable et d’être à la merci des
commerçants, indifférents à ses conditions de travail et de vie et seulement
préoccupés d’utiliser au mieux pour leurs propres intérêts les fluctuations du
marché.
En août 1912, les laiteries coopératives décidèrent d’avoir leur propre nota-
tion et constituèrent à cet effet un comité qui fonctionna à côté de celui des com-
merçants. Après quelques années de lutte pour la suprématie dans la fixation du
prix, un compromis intervint en octobre 1915, qui établit une collaboration entre
les deux comités et prépara le fonctionnement du système actuel, inauguré en
1920. Toutes les semaines, chacun des deux comités, celui des commerçants et
celui des producteurs !, recherche séparément le prix convenable d’après ses propres
* Le comité des commerçants se compose de cinq membres. Le président en est nommé
par l’Association des Commerçants de beurre en gros, dans son sein. C’est cette même Associa-
tion qui désigne les quatre autres membres (deux grossistes de Copenhague et deux de la
province) mais sur proposition de l’Association des exportateurs danois de beurre.
Le comité des producteurs est également composé de cinq membres nommés par le comité
de statistique (organe commun de la fédération nationale des laiteries coopératives et de
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