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est facile d’intégrer cette théorie à celle de l’évolution par
bonds, et Planck l’atteste lui-même. Il critique la thèse de
l’ « immuabilité des processus dynamiques >, autrefois prémisse
incontestable de toutes les théories physiques et qui trouvait,
en accord avec Aristote, son expression dans la formule « Na-
tura non facit saltus >».
« L’investigation scientifique contemporaine a fait une brèche
considérable dans ce bastion antique et vénéré de la science
physique. La thèse en question ‘est battue en brèche par les prin-
cipes de la thermo-dynamique et, si les signes ne trompent pas,
ses jours sont comptés. La nature, visiblement, fait des bonds,
et même d’un genre fort étrange. En tout cas, la théorie des
« quantes » amène à conclure que, dans la nature, il se produit
des changements qui ne s’accomplissent pas graduellement, mais
sous forme d’explosions » (M. Pranck : Physikalische Rund-
blicke, 1922, p. 72-75).
La dialectique de Marx synthétisait dès le début l’évolution
graduelle avec la théorie des catastrophes, des bonds. Pour elle,
ces catastrophes sont un moment indispensable dans le pro-
cessus dialectique. Et c’est là qu’est la différence principale
entre la dialectique et l’évolution.
Chaque progrès dans la connaissance de la nature apporte
des preuves nouvelles du fait que tout est en mouvement, tout
évolue. Les derniers progrès de la physique et de la chimie ont
montré que le mouvement, la vie, s’accomplissent également
dans le monde des éléments chimiques « inertes », monde qui
évolue, se transforme aussi bien que celui des organismes. Tout
vit et se meut, tout est dans un processus de transformation
éternelle, dialectique. (D. R.). Comparer la Dialectique de la
nature de Fr. Engels (Archives de Marx et Fr. Engels, t. Il),
(23) Napoléon I" dit: « La nature des armes décide de
la composition des armées, des places de campagne, des mar-
ches, des positions, des ordres de bataille, du tracé et des pro-
fils des places fortes, ce qui établit une opposition constante
entre le système de guerre des anciens et celui des modernes »
(Précis des Guerres de César, Paris 1836, p. 87-88).
(24) Des travaux de Friedrich Ratzel (1844-1904), l’Ethno-
graphie (Vôlkerkunde) a été traduite en russe par D. Koropt-
chevsky et éditée par la librairie Prosvéchtchénié, 1900. L’ou-
vrage le plus important paru après le livre de Plékhanov est
la Géographie humaine, du géographe français Brunhes, 1910.
En russe, il existe également un Précis de l’évolution des idées
anthropo-géographiques (1908) par L. Sinitsky, où le sujet
est traité d’une manière circonstanciée. Parmi les géographes
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