(54 CHAPITRE XIII
voyance et de la patience. Et ce plan d'extension
« préventif », si j'ose ainsi dire, a évité la lèpre
des lotissements, dont nous ne savons plus, dans
le département de la Seine, comment nous débar-
rasser : ceinture de haillons et de pouillerie, amas
de cahutes branlantes, qui sont, même dans leurs
grâces immobilières les meilleures, des enclos de
cloaques et de pestilences.
Il est incontestable que cette ville rajeunie,
amplifiée, sans corset, donne une impression d’aise
et de lumière qui manque à nos vieilles cités.
Même dans le Vienne ancestral, les principaux édi-
fices, séparés par une large avenue, sont entourés
de verdures. Et pour la périphérie, le bourgmestre
Karl Lueger imposa une ceinture forestière où
l’urbanisme a pu créer trois cités-jardins et quinze
groupes d'habitations modernes.
Au sud-est, l’extension a été jusqu’à englober le
domaine impérial de Schœnbrunn, 186 hectares.
Celui de Cobenzl en a 150. La superficie annexée
d'îles danubiennes est plus vaste encore. Mais on
voit la difficulté d'assurer la viabilité, l’édilité, et
surtout la police de pareils espaces. Certaines villes
françaises s’y sont essayées, par exemple Marseille,
Reims, quoique gardant un octroi; par contre,
Lyon qui n’a plus d'octroi depuis plus de trente ans
s’y est refusée.
Les embellissements durent beaucoup à Karl
Lueger, maire de Vienne treize années (1897-1910).
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