et bien plus avantageux que les incertitudes de l’heute présente, il laisserait bien
à désirer encore. M. Loucheur, en proposant la motion qui a mené à la convocation
de cette Conférence Economique, a dit que la désorganisation industrielle nous a
conduit à 1914, et peut nous y conduire encore. Au sein des masses ouvrières, sut
le consentement desquelles est basé le système aétuel, croît et s’intensifie un courant
de mécontentement, qui est dû à ce que ces mêmes masses se rendent compte du
fait que le bien-être dont elles jouissent est loin de s’accroître dans la mesure des
progrès faits par la science et par nos connaissances techniques. Les innombrables
armées de sans-travail et les grandes accumulations de capital inoccupé constituent
autant de menaces contre la stabilité des nos institutions, et, par conséquent, contre
la paix mondiale.
Il est, par conséquent, de toute urgence, abstraction faite de la question des
tarifs douaniers, de découvrir un moyen de stimuler la production, et d’améliorer la
distribution des richesses. La civilisation moderne porte le germe d’une maladie
qui détruit ou rend futile tout progrès qu’elle est en mesure de faire. L’augmentation
de la population, les progrès réalisés dans la technique de la produétion, et la marche
en avant de l'invention donnent lieu à une demande de jour en jour plus impérieuse
de /ferre comme source de fourniture des matériaux nécessaires et pour les
emplacements requis pat l’industrie, le commerce et l’agriculture. La valeur de la
terre augmente en raison direéte de la rapidité de l’accroissement de la population
et du développement de l’industrie. La spéculation, et les agissements de ceux qui
détiennent la terre hors de la portée de ceux qui pourraient en faire usage, se font,
par conséquent, sentir de la manière la plus intense et la plus néfaste où leurs effets
sont les plus préjudiciables. Le résultat de l’accaparement de la terre est de diminuer
encore la quantité disponible d’une chose dont la quantité est déjà restreinte, et,
par suite, d’augmenter le prix de la portion de cette chose qui est mise sur le
marché, Il en résulte une restriétion de la produétion d’articles de tous genres, une
hausse des prix, et, en dernière analyse, aussi une augmentation du coût de la
production. Ces manœuvres affe&tent encore la distribution des richesses, parce
qu’une proportion plus considérable de ces biens est attirée par les revenus
dérivés de la possession pute et simple, et que ceux qui produisent effe&tivement
en reçoivent une moindre patt.
Dans la plupart des pays, les lois n’opposent aucun obstacle à l’accaparement
spéculatif de terrains, hors de la portée de ceux qui poutraient en faire usage. Jl
est même un fait que l’exemption de contributions dont jouissent des terrains de
grande valeur, retirés de l’usage, favorise effeivement cet accaparement. Il ne
sera guère nécessaire d’insister, à ce point, sur le fait que la valeur de la terte con-
Stitue une base particulièrement appropriée à l’assiette d’une source de revenus
publics. Il a été établi par des économistes de la plus grande réputation. Nous
nous bornerons à démontrer que l’impôt sur la valeur de la terre fournit un élément
essentiel de la solution de la plupart des problèmes économiques qui nous
préoccupent.
Il fournit une source alternative de revenus publics dont l’usage permettra la
suppression des barrières douanières, mesure d’importance vitale pour la réorganisa-
tion économique du monde moderne et pour la cause de la paix.
Il permettra d’équilibrer les budgets, tout en rendant inexcusable toute émission