sur le salaire minimum en vigueur dans les divers pays, en ac-
cordant une attention spéciale aux systèmes créés pour leur
mise en application.
Le présent rapport comprend trois parties. Dans la première
sont exposés, d’une manière générale, l’objet des lois sur le
salaire minimum, les principaux systèmes permettant de fixer
périodiquement les salaires minima, les différentes bases ou
les différents principes qui peuvent être adoptés pour la fixation
des minima, le problème de la délimitation des différentes
industries et les méthodes adoptées pour assurer l'application
des lois. La deuxième partie contient un exposé de la législation
et de son application pays par pays. Dans la troisième partie
se trouve un questionnaire destiné à servir de base aux
travaux de la Conférence. Enfin l’annexe contient un tableau
résumé des lois.
I. — BUTS DE LA LÉGISLATION SUR LE SALAIRE MINIMUM
Les lois réglementant les salaires minima dans les différents
pays ont principalement pour objet d’une part d’éviter le paie-
ment de salaires trop bas, et, d’autre part, d’entraver la coneur-
rence déloyale entre employeurs sur la question des salaires.
Ces deux objets de la législation sur le salaire minimum sont
en liaison étroite. Au nombre des causes provoquant le
paiement de salaires exceptionnellement bas dans une industrie
quelconque, il convient de citer les conditions économiques
défavorables de cette industrie, l’organisation insuffisante de
la production, la rémunération de la main-d’œuvre à un taux
inférieur à sa valeur réelle et le rendement insuffisant des
travailleurs. Les systèmes prévus pour la fixation des salaires
minima ne sont évidemment d’aucun secours lorsqu'il y a
une crise économique. Cependant, lorsque la stagnation
industrielle revêt manifestement un caractère permanent, et
lorsque l'insuffisance des salaires est telle qu’elle peut
compromettre gravement la santé et le bien-être des
travailleurs, l’Etat peut estimer nécessaire, dans l'intérêt
général, d’exiger une amélioration de ces salaires, au risque de
provoquer un mouvement de la main-d’œuvre. On peut se de-
mander également si une industrie qui, d’une façon permanente,
se trouve dans l’impossibilité de payer des salaires suffisants
représente vraiment un apport économique ou industriel pour
le pavs.