Full text: La politique coloniale de la France

SOUS LA RÉVOLUTION ET L'EMPIRE 149 
un traitement, alors fort appréciable, de 24.000 francs. 
Tous ceux qui ont des attaches avec les « isles », non 
seulement vivent en bonne intelligence, mais encore, les 
Martiniquais surtout, ne négligent pas, durant quelques 
années, une puissante influence, en faisant rappeler à 
Joséphine de Beauharnais qu’elle est elle-même d’origine 
créole. Louis-François Dubuc obtient ainsi de l’amiral 
Villaret-Joyeuse, capitaine général de la Martinique, et 
du préfet colonial, de Laussat, qu’ils témoignent auprès du 
ministre de l’intérêt que lui porte M”*° de La Pagerie « mère 
de S. M. l’Impératrice * ». 
À quoi peut s’employer, jusqu’à la fin de l’Empire, ce 
député. dont le mandat demeure assez mal déterminé, 
dans son objet comme dans ses origines, ce représentant 
in partibus de la Martinique? On ne le saurait dire, mais 
il n’en est pas moins intéressant de constater qu’il se 
maintient dans un rôle officiel. Il est comme le pivot 
Autour duquel se groupe tout un élément colon, survi- 
vance de familles de planteurs, où, malgré des ressen- 
timents qu’il aura suscités, il conservera jusqu’à sa mort 
de fidèles amitiés ?. Il est un pays (l’Allemagne), avait 
Pu dire autrefois le prince de Bismarck, « qui a des co- 
lons et n’a pas de colonies ». La France dans les dernières 
années du premier Empire, n’a plus, elle aussi, de colo- 
nies, mais elle a encore des colons, réfugiés sur son propre 
sol. 
| V 
Napoléon, cependant, tout en faisant face à des coali- 
Hons qui se succèdent, tout en se voyant contraint par 
1. Cf. Lettre de l'amiral Villaret-Joyeuse du 25 rimaire 2e OR 
lettre de Laussat, préfet colonial, du 17 messidor an XIII. ae obtint 
2. La veuve de Louis-François Dubuc, sous la Resta rificat de la 
de bénéficier de la pension de son mari, sur le vu d'un = m'était pas 
mairie du I arrondissement de Paris, consiaiant eu Es tonsis- 
divorcée, — selon le témoignage du baron Malouet, fils de LE 
tuant et du contre-amiral de Cacqueray. Son mari fut, 4 8 t d'ailleurs 
comme ayant été, après 1814, Intendant à la Martinique, ñ fu us 
des démêlés avec le gouverneur de Vaugiraud. Même dossier. 
dessus, p. 47, note.
	        
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