Full text: La politique coloniale de la France

LE RÉVEIL DE LA TRADITION 157 
On se dégageait, en même temps, de ce qu’on pouvait à 
cette époque, appeler le parti « colon », et que, durant la 
première Restauration l'influence de Malouet, renforcée 
par celle de Baillardel de Lareinty, avait certainement 
encouragé. Un retour pur et simple au « système colonial » 
était devenu, méme alors, à peu près impossible. Sans 
doute, il y a d’abord quelques hésitations que l’on sent 
confusément à travers les changements de personnes. Le 
23 juillet 1815, « en attendant l’arrivée de M. Portal », 
Poncet reçoit l’ordre de remettre les services à de Lareinty, 
dont on tient en réserve la personne et l’influence. Mais 
bientôt les tendances nouvelles s’accusent ; tandis que 
Portal s’installe à son nouveau poste, Poncet, le 1°" août, 
est placé en non-activité, puis, le 20 décembre, admis à la 
retraite pour prendre date du 1* janvier 1816. 
Ce n’est pas seulement le personnel qu’il faut rempla- 
cer; ce sont aussi les méthodes qui sont à réformer. Il y 
a d’abord toute une œuvre d'organisation intérieure à 
accomplir. Dès que nous en aurons repris possession, nos 
colonies ne pourront plus être administrées comme elles 
l’étaient sous l’ancien régime, avec un gouverneur, un 
intendant, et un conseil supérieur. On à cherché pour la 
métropole des principes nouveaux qui pussent éviter le 
plus possible les conflits de services et de personnes; pour- 
quoi ne s’en inspirerait-on pas hors de France? Pour les 
colonies, Napoléon a tenté une expérience, que les événe- 
ments laissent incomplète, mais qui, en créant un dua- 
lisme de pouvoirs, ne pouvait être satisfaisante : l’insti- 
tution d’un capitaine général, doublé d’un préfet. On n’a 
pas été plus heureux, en 1814, lorqu’on s’est häté, pour 
les Antilles, de nommer à la fois un gouverneur et un 
intendant, comme avant 1789; les différends qui déjà 
mettent en conflit, à la Martinique, Louis-François Dubuc 
et de Vaugiraud montrent qu’il faut trouver autre chose. 
1. Archives du ministère de la Marine. Dossier personnel Poncet (Edouard). 
Poncet devait être nommé chevalier de Saint-Louis le 23 mai 1825, et che- 
valier de la Légion d'honneur le 30 avril 1833. Il ne fut donc pas tout à fait 
oublié dans la retraite. Il mourut le 10 janvier 1844,
	        
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