Full text: La politique coloniale de la France

LE MINISTÈRE DE L'ALGÉRIE ET DES COLONIES 219 
police générale, du régime des cultes, on vit le nouveau 
Ministre montrer l’activité réformatrice et législative dont 
son prédécesseur avait fait preuve. Mais choisi par Napo- 
léon III, dévoué à sa personne, Chasseloup-Laubat, n’avait 
pas, pour se dégager d’influences avouées ou tendancieuses, 
l’indépendance dont le cousin de l’empereur jouissait, ou 
qu’il prenait à l’occasion. On en était encore au temps où 
le régime, en dépit de quelques atténuations, n’avait pas 
abandonné la forme autoritaire, et les ministres devaient, 
Surtout quand ils n'avaient pas de liens personnels avec 
la dynastie, compter avec la volonté toute puissante de 
l’empereur. Or, Napoléon III, si désireux qu’il fût souvent 
de: servir l’intérêt général, ainsi que le recul des années 
le fait apparaître aujourd’hui, n’eut jamais qu’une notion 
confuse des besoins de la colonisation. Il montra de la 
sollicitude pour les indigènes de l’Algérie, où, selon le 
mot fameux qu’il devait prononcer, il voyait avant tout un 
« royaume arabe », mais il ne concevait guère que les 
Sympathies de la France pussent s’exercer hors du cadre 
d’une étroite sujétion. Attaché comme il l’était à l’empe- 
reur, Chasseloup-Laubat conforma ses vues propres à 
celles du souverain; en Algérie et dans nos autres posses- 
sions, les circonstances n’étaient plus favorables en somme 
à la politique libérale que le prince Napoléon avait rêvée, 
que peut-être il eût voulu précipiter. 
Même sous ces influences nouvelles, qui sans doute 
par la force des choses se seraient transformées peu à peu, 
il n’y avait que des avantages à laisser vivre le ministère 
de l’Algérie et des Colonies. Quand le décret du 24 novem- 
bre 1860 vint le supprimer, et lorsque le gouvernement 
général de l’Algérie fut, avec le maréchal Pelissier, rétabli 
et de nouveau placé sous la dépendance du ministre de la 
Guerre, c’était bien d’un retour en arrière qu’il s'agissait. 
Le ministère de la Marine reprenait l’administration des 
Colonies, et, pour l’Algérie, dans le démembrement général 
de services qu’on avait constitués non sans peine ni sans 
Mérite; les attributions se dispersaient entre le ministère 
des Finances, le ministère de la Justice, le ministère du
	        
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