Full text: La politique coloniale de la France

224 INERTIE FORCÉE. INERTIE VOULUE. 
celles de 1858. Le premier s’appliquait à l’administration 
générale, le second à l’administration intérieure, le troi- 
sième au régime pénitentiaire, le quatrième aux finances. Le 
développement de la transportation pénale organisée par la 
loi du 30 mai 1854, avec les questions encore nouvelles qu’il 
soulevait, semblait justifier l’importance relative donnée au 
régime pénitentiaire. Il en serait ainsi durant une assez 
longue période, sous des étiquettes successives, dont 
l’une, ayant trait à ce qu’on appelait la « colonisation libre et 
pénale », paraît aujourd’hui singulière, dans un rapproche- 
ment de faits et de mots d’un ordre si différent. C’est Michaux, 
dont le nom s’était déjà rencontré dans la formation du minis- 
tère de l’Algérie et des Colonies, qui fut chargé du nouveau 
service. Les trois autres chefs de bureau étaient Beau, Blan- 
quet du Chayla et Aiguillé, ces deux derniers spécialisés 
depuis longtemps déjà dans les affaires coloniales. Delarbre 
demeurait détaché comme chef de cabinet auprès de Chasse- 
loup-Laubat. Quant à Godefroy, il suivait dans la direction 
compétente, selon ses attributions personnelles, les ques- 
tions se rattachant à l’administration des troupes de la 
Marine. Parmi ces divers chefs de bureau, il y en avait 
deux, Michaux et Delarbre, dont le mérite professionnel 
ne cesserait de s'affirmer. Michaux deviendrait directeur 
des Colonies et à la fin de sa vie, une fois admis à la 
retraite, serait sénateur de la Martinique. Delarbre, lui 
aussi, parviendrait au grade de directeur, se verrait confier, 
comme trésorier, la gestion de l’établissement des Inva- 
lides de la Marine, et, sous la Troisième République, serait, 
pendant plusieurs années, le doyen des conseillers d’État 
en service extraordinaire ; son nom est resté, à ce dernier 
titre, entouré d’une estime particulière! 
Ainsi reconstituée la direction des Colonies conservait 
comme une sorte de dépendance l’administration d’une 
Exposition permanente. des colonies. C'était, depuis l’Expo- 
sition universelle de Paris de 1855, une première forme, 
dont l’insuffisance apparaîtrait vite, de propagande colo- 
1. Bien que l’honorariat soit en règle générale réservé aux conseillers 
d’État en service ordinaire, Delarbro se le vit conférer, à titre exceptionnel.
	        
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