242 LA RENAISSANCE COLONIALE DE LA FRANCE
l’Exposition permanente qu’on n'avait jamais supprimée, et
qui subsistait, aux Champs-Élysées, dans les locaux du
Palais de l’Industrie, l’administration coloniale tenait, au-
près des pouvoirs publics, une place déjà plus importante.
Situation modeste, et bien instable encore cependant. Le
9 août 1882, le sous-secrétariat d’État était supprimé, et
la direction des Colonies était reconstituée. Elle avait
pris une certaine ampleur, il est vrai, au cours des trans-
formations qu’elle avait subies. Elle comprenait deux
sous-directions!, se subdivisant en six bureaux. La person-
nalité du directeur est de celles sur lesquelles il faut bien
s'arrêter, quoique nous soyons arrivés à une époque où,
comme on l’a remarqué déjà, les hommes sont trop près de
nous pour qu’il y ait quelque convenance à vouloir les
juger, eux et leurs œuvres. Le nom de M. Dislère se trou-
vait lié de ce jour, en effet, à l’administration coloniale
dont la direction lui était confiée; il en était encore insé-
parable alors que s’imprimait cet ouvrage. Directeur, il
inculqua très vite aux services qu’il avait sous ses ordres
un esprit de méthode qu’on avait souvent ignoré jusqu’à
lui. Quand il cessa ses fonctions pour entrer au Con-
seil d’État, il n’en continua pas moins, de façon cons-
tante, à suivre le développement de nos possessions, à
le discipliner pour ainsi dire sous des habitudes d'ordre
et de régularité qu’à des titres divers, véritable fondateur
de l’École coloniale, président de commissions permanentes
ou temporaires, auteur d’un traité de législation auquel
on se référera longtemps encore, il s’efforça partout
d'introduire. Tant qu’il conserva la direction des Colonies,
il fit partager à ses collaborateurs? l’esprit d’initiative et
l’activité qui l’animaient. Mais il faut croire que le sort
de l’administration centrale de nos possessions n’était
pas encore fixé, car, treize mois après avoir été rétablie, la
direction des Colonies du ministère de la Marine était, une
1. Elles furent alors confiées à M, Goldscheider, et à titre provisoire, à
M. Hervé.
2. On voit apparaître comme chefs de bureau MM. Doubrère, Gambey,
Billecocq, Honsez, Bonjour-Picot de Limoëlan. M. Perard remplaçait le
colonel Bourdiaux.