LES INITIATEURS ET LEURS AUXILFAIRES. RICHELIEU 17
celle où meurt le grand ministre de Louis XIII. Lui dis-
paru, l’œuvre à laquelle il s’est attaché sera quelque temps
compromise; négligée durant une quinzaine d’années, elle
ne sera pas oubliée tout à fait néanmoins, grâce aux mesures
d'exécution qui s’imposeront quand même, et elle subsis-
tera tant bien que mal, jusqu’à ce qu’elle reçoive une nou-
velle impulsion.
)
C'était avec Richelieu, c’était même pour lui qu’afin de
favoriser l’expansion maritime et coloniale de la France on
avait créé une grande-maîtrise de la navigation et du com-
merce, en la superposant à deux secrétaireries d’État. Au
lendemain de sa mort, allait-on détruire les institutions où
il avait si fortement marqué sa place? Il n’en fut rien, dans
les apparences tout au moins. La reine-régente, Anne d’Au-
triche, se réserva pour elle-même la surintendance générale
de la navigation et du commerce. Quant aux deux secré-
taires d’État qui se partageaient, en sus d’autres attribu-
tions, les affaires du Ponant et celles du Levant, ils conti-
nuèrent à se les répartir, et, le moment venu, reçurent de
façon toute normale des successeurs. À la place de Bou-
thillier de Chavigny, le 23 juin 1643, on nomma Heni de
Lomenie, comte de Brienne; à la place de Sublet des
Noyers, qui avait, en 1636, remplacé Servien pour le
Levant on appela, le 2 mai 1645, Michel Le Tellier. sieur
de Chaville.
Mais il ne suffit pas de détenir un poste pour l’occuper
dignement, si méme, comme à Michel Le Tellier, le mérite
personnel ne fait pas défaut au titulaire ; encore est-il néces-
saire, pour que la fonction soit utilement exercée, qu’on ait
un programme, et qu’on dispose des éléments d’action
appropriés. Or, avec Richelieu, s’éteignait le zèle dont il
était animé, en même temps que s’embrumaient. sous les
les opérations à Madagascar rencontrèrent vite l’insuccès. Pendant cette
même année, on voit aussi se constituer des Compagnies de la Sénégambie
et de la Guinée.
LA POLITIQUE COLONIALE DE LA FRANCE.