Full text: La politique coloniale de la France

LES CONTINUATEURS. COLBERT ET LES PONTCHARTRAIN 25 
affaires des colonies et celles de la marine, il ne dépend 
plus que du roi. C’est dès lors seulement, on l’a parfois 
soutenu!, que les services de la marine et des colonies, 
réunis ou non en un seul Ministère. auront leur place mar- 
quée dans l’État. 
Ce n’est pas, on l’a vu, tout à fait exact. Il avait bien 
fallu jusqu’alors que les affaires coloniales et maritimes, 
avec le développement qu’elles prenaient, fussent centra- 
lisées auprès du roi, et la surintendance de la navigation 
et du commerce, créée en 1626 au profit de Richelieu, en 
avait vraiment pour la première fois unifié la direction. 
Mais, depuis la mort du cardinal, il y avait des confusions 
de personnes, des mélanges d’autorités, une certaine anar- 
chie en somme, à faire disparaître. Rien de plus arbitraire, 
en outre, que la distinction établié, et peu à peu méconnue 
du reste, entre les affaires du Ponant et celles du Levant. 
Aussi l’établissement de la nouvelle secrétairerie d’État, 
en rassemblant sous les ordres d’un seul ministre bien des 
attributions jusqu’alors dispersées, était-il un événement 
d'importance et constituait-il un réel progrès. Il devait suf- 
fre à Colbert de quelques années pour faire apparaître 
tout l’intérêt de la réforme, d’abord en donnant aux roua- 
ges de l’institution nouvelle une certaine fixité, puis en les 
associant le plus possible à la vie du pays. 
Pour consolider les services du nouveau ministère, Col- 
bert s’attacha surtout à les grouper, en évitant de les 
répartir en de trop nombreuses sections et d’accroître ainsi 
le personnel dirigeant. Il y faisait apparaître l’esprit d’or- 
dre et d’économie qui le distingua toujours, et il n’y était 
pas sans mérite, car jusqu’à lui, dans des organisations et 
des centralisations de ce genre, la fantaisie du jour et 
l'arbitraire avaient toujours régné. On ne rencontre, au 
début, que trois grands bureaux, s'appliquant au Ponant, 
au Levant, et aux Fonds. C’est seulement en 1680 que s’y 
ajouta un Dépôt des Archives. Dans chacune des trois 
sections. les affaires coloniales sont entremélées avec les 
1. Cf. H. de Resbeseq, « L'Administration centrale de la Marine et des 
Colonies ». — Revue Maritime et Coloniale. 1886. p. 419 et suivantes.
	        
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