PRÉFACE
Voilà de bien nombreuses années que je connais
M. Duchêne; il m’autorisera à dire, ici, en tête de cet
ouvrage, consacré par lui à ce qui fut l'occupation
de sa vie entière, que je l'ai toujours considéré comme
le type parfait du « premier commis », l’un de ces
admirables « premiers commis », qui, sous les divers
gouvernements, ont travaillé à faire la France.
Cette pauvre vieille centralisation bureaucratique,
comment ne l’a-t-on pas traitée? Les orateurs dans
les assemblées, les critiques dans la presse, les péro-
reurs dans les cafés, tout le monde y est allé de son
petit couplet. Mais, eux, « les employés aux manches
de lustrine », ne se frappaient pas. Après avoir relevé
la tête au bruit, ils rajustaient leurs lunettes et se
remettaient au travail.
Que nos ministres parlementaires consentent à
l’avouer : à peine se sont-ils trouvés assis sur le fauteuil
ministériel, qu’ils ont tremblé à l'idée de leur pro-
fonde ignorance en présence de la tâche que le hasard
de la politique leur avait imposée. Et ils ne commen-