appelait avec une indulgence doucement ironique
« une personnalité puissante ». Après quoi, tout de
suite, sans transition, et sans détour du reste, il
ajoutait — c’était dans la première séance du
31 juillet :
« Nous, qui avons combattu les projets de M. Dou-
mer, nous qui avons combattu les projets de
M. Raoul Péret, nous qui avons combattu le rap-
port des experts, nous restons fidèles à notre at-
titude : nous combattons aujourd’hui vos projets
parce que nous croyons qu’ils feront du mal au pays. »
Et il cherchait à justifier ses craintes :
« Vous faites, disait-il, une politique d’illusion.
Vous jouez de la confiance, soit. Vous pouvez parer
aux causes psychologiques que l’on a déchaînées
contre nous. Mais, prenez garde, par la charge
d’impôts excessifs, par une politique de laisser-
aller en ce qui concerne les prix intérieurs, par le
libre jeu des taxes de consommation, les causes
mécaniques agiront plus vite que la nouvelle psy-
chologie collective que vous aurez créée. » Et, du
haut de la tribune, j'allais dire du haut de son tré-
pied (Rires), M. Vincent Auriol prophétisait : « Vous
oubliez que c’est de la course toujours plus rapide,
plus essoufflante, plus dangereuse entre les prix
gonflés d'impôts, des billets et des changes, ceux-ci
devançant à leur tour les prix, vous oubliez que
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